Politique 9 décembre 2016

Lanaudière en croisade contre la loi fédérale sur l’aéronautique

MASCOUCHE — Encouragés par l’injonction provisoire obtenue le matin même par la Ville de Mascouche pour suspendre pendant 10 jours les travaux de déforestation sur le futur site de l’aéroport, des élus de Lanaudière provenant des trois paliers de gouvernement se sont réunis le 9 décembre à l’invitation du député bloquiste Luc Thériault.

« Tout le monde dit que la loi fédérale [sur l’aéronautique lui donnant préséance sur la protection du territoire] est dépassée », a affirmé ce dernier, en marge de la conférence de presse tenue dans les locaux bondés de son bureau.

« À partir de maintenant, on se met en mode réseau, ce qui veut dire qu’on va avoir des contacts permanents », a poursuivi l’élu fédéral, en entrevue à la Terre. À ses côtés, les maires de Mascouche, de Terrebonne ainsi que les députés provinciaux de Terrebonne et de Masson ont tous dénoncé le silence du gouvernement Trudeau dans ce dossier.

Rappelons que le ministère des Transports a autorisé au début novembre la relocalisation de l’aéroport de Mascouche sur des terres agricoles en grande partie boisées.

Déforestation suspendue

Depuis, la Ville de Mascouche estime que 9 ha de forêt ont été coupés sur son territoire en plus des 3 ha sur celui de Terrebonne, sa voisine. Les travaux viennent toutefois d’être suspendus pendant 10 jours en raison d’une injonction provisoire obtenue en Cour supérieure. « On est contents! s’est exclamé le maire Guillaume Tremblay, bien résolu à livrer bataille jusqu’au bout. Mascouche va changer le monde à sa façon. »   

« On dirait que Lanaudière se fait attaquer de tous bords, tous côtés par des aéroports », a pour sa part fait remarquer le président du Syndicat de l’UPA L’Assomption-Les Moulins, Stéphane Sansfaçon. Il estime que de petites localités comme Saint-Cuthbert, où un autre projet d’aéroport ne fait pas l’unanimité, pourront profiter du front commun qui se met en branle.