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La décision du transformateur Olymel de réduire ses achats de porcs québécois dès mars 2022 a été débattue devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, le 30 novembre. Les Éleveurs de porcs du Québec avaient déposé un grief en vertu de la Convention de mise en marché des porcs il y a deux semaines demandant l’émission urgente d’une ordonnance interlocutoire pour qu’Olymel priorise l’abattage des porcs du Québec avant ceux de l’Ontario.
L’avocat des Éleveurs de porcs du Québec, Me Louis Coallier, a d’abord précisé que son client comprenait la stratégie d’Olymel de réduire momentanément ses achats de porcs pour mieux faire face à la pénurie de main-d’œuvre qui touche le secteur. Par contre, le choix du transformateur de poursuivre les abattages de porc en provenance de l’Ontario alors que ceux du Québec perdront une partie de leur production ne passe pas. « Cette décision risque de déstructurer les producteurs québécois. Ce n’est pas ce qu’on peut appeler une mise en marché ordonnée », a-t-il fait valoir en ajoutant que des millions de dollars sont en jeu en ce qui concerne le chiffre d’affaires de la filière.
Olymel a quant à lui défendu sa décision de réduire ses achats de 15 000 porcs par semaine au Québec et de 10 000 par semaine en Ontario en invoquant la nécessité de maintenir de bons liens d’affaires avec les éleveurs de la province voisine. « On est capables de transformer plus que la production du Québec. On veut donc garder cette flexibilité pour l’avenir », a fait valoir Yvan Brodeur, vice-président aux approvisionnements de porcs et de volailles chez Olymel.
Les transformateurs Aliments Asta et Les Viandes du Breton, qui ne sont pas visés dans l’affaire, ont quand même tenu à émettre leurs commentaires par crainte que ce grief soit utilisé par les Éleveurs de porcs du Québec comme un moyen détourné pour modifier la Convention de mise en marché, qui viendra à échéance en avril 2022. L’interprétation de l’article 2.3 de la Convention, qui stipule que les transformateurs doivent « acheter et abattre les porcs [du Québec] de façon prioritaire à tout autre porc » est leur principale source d’inquiétudes, puisque selon eux, « prioritaire ne veut pas dire exclusif ».
Les régisseurs ont pris la cause en délibéré et feront connaître leur décision dans les prochaines semaines.