Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Le Québec s’expose à des « régressions brutales » s’il ne parvient pas à réactiver une politique industrielle adaptée aux défis du 21e siècle, soutient l’économiste Gilles L. Bourque, chercheur à l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC).
Le chercheur constate que le Québec accuse un retard en matière de politiques de croissance industrielle. Il propose des avenues de solutions pour redonner de la vitalité à ce secteur d’activité générateur d’emplois et d’investissements. Il observe également que la concurrence est de plus en plus forte – et menaçante pour nos emplois – du côté de l’Europe, et dans plusieurs pays émergents (Chine, Corée du Sud, Brésil).
« Nous suggérons de créer une nouvelle agence pour coordonner les stratégies visant une reconversion écologique de l’économie québécoise », écrit l’économiste dans la 9e note d’intervention intitulée Le renouveau des politiques industrielles : de la restructuration industrielle à la reconversion écologique, lancée lundi par l’Institut de recherche.
Il propose d’instaurer de grands projets mobilisateurs dans les domaines des transports, de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Il souhaite redonner à tous les acteurs de la société civile – en particulier les mouvements syndicaux, de l’économie sociale et écologistes – une pleine participation au processus de formulation et de mise en oeuvre des stratégies.
Gilles L. Bourque rappelle que le Québec fait partie des pionniers qui ont expérimenté la nouvelle politique industrielle avec la stratégie des grappes industrielles mise en oeuvre au début des années 1990. « En complémentarité avec les politiques de la main-d’oeuvre et du développement régional, ces stratégies ont largement contribué à la modernisation de l’économie québécoise », dit-il.
Mais le temps est venu, insiste-t-il, de « réactiver les politiques industrielles » au Québec. « Ces nouvelles politiques devraient être basées sur l’établissement d’un dialogue ouvert, la transparence, la coopération, la clarté des critères de financement, un programme précis et une reddition de compte. Le paradigme libéral du laisser-faire économique a fait son temps. Les enjeux nouveaux imposent de revenir à des politiques industrielles plus ciblées », analyse le chercheur.
Il ne manque pas de souligner que les pays émergents qui connaissent du succès ont mis en place des politiques industrielles tenant compte des besoins des marchés visés. Aussi estime-t-il que les économies des pays industrialisés pourraient s’en inspirer, en plus d’adopter une stratégie de reconversion écologique.