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La Terre a épluché les plateformes des différents partis dans la course afin d’évaluer la place que chacun consacre à l’agriculture.
Libéraux : silence radio sur les questions agricoles
Difficile de trouver de l’information sur les questions agricoles dans la plateforme électorale du Parti libéral du Canada. « Nous aurons plus à dire sur la plateforme dans les semaines à venir », a indiqué une porte–parole du parti à La Terre. Quelques mesures touchent néanmoins indirectement les producteurs, comme celle d’éliminer tous les frais liés aux services-conseils imposés aux entreprises dispensés par Financement agricole Canada. Un gouvernement libéral fournirait à 2 000 entrepreneurs par année une somme de 50 000 $ pour la création d’une nouvelle PME et supprimerait les frais de transaction prélevés sur le montant de la TPS/TVH lors des transactions effectuées par carte de crédit.
Bloc québécois : défendre le modèle agricole québécois
Dès le 2e jour de la campagne, dans une ferme laitière du Centre-du-Québec, le Bloc québécois s’est campé en défenseur de la gestion de l’offre. Il s’engage ainsi « à déposer un projet de loi qui vise à interdire toute nouvelle brèche » dans le système. Le parti indépendantiste promet de lutter sans compromis pour que les producteurs de lait, de volailles et d’œufs de même que les transformateurs laitiers obtiennent les indemnisations promises pour les derniers accords de libre-échange conclus par le Canada. Le parti demande également au prochain gouvernement d’implanter un programme de soutien aux producteurs de porcs mis à mal par le conflit diplomatique entre le Canada et la Chine. De plus, il suggère de modifier les règles de l’exemption des gains en capital pour qu’elles favorisent le transfert d’une entreprise agricole à la relève familiale plutôt qu’à un tiers. Le Bloc compte faire la promotion de l’alimentation locale et des produits du Québec et promet d’entreprendre une démarche vers l’interdiction des néonicotinoïdes, les « pesticides tueurs d’abeilles ».
Parti vert : taper sur le clou agricole en proposant des solutions
Le mot « agri » apparaît 37 fois dans la plateforme électorale du Parti vert qui compte de près de 100 pages. Un gouvernement vert fixerait des cibles d’émissions pour toutes les « composantes de la chaîne alimentaire », incluant la production d’animaux de boucherie et leur transport. Le parti soutiendrait une transition vers une agriculture sous régie biologique, adopterait une législation sur le bien-être animal, investirait 2,5 M$ par année dans un programme de fiducie foncière et d’achat de quotas pour la relève. Le Parti vert se positionne en faveur de la gestion de l’offre, mais autoriserait « la production pour des marchés locaux en dehors de ces systèmes » et restructurerait les programmes de gestion des risques de l’entreprise du Canada pour aider les producteurs à faire face aux changements climatiques.
Parti conservateur : oui à l’abolition des obstacles commerciaux
Intitulé « Ma vision pour le Canada », la plateforme du Parti conservateur comporte cinq grands thèmes : l’environnement, la politique étrangère, l’économie, l’immigration et la confédération. Pour l’instant, cette plateforme ne formule pas de promesses agricoles à strictement parler, mais des engagements de cette nature sont à venir, a confirmé le député de Mégantic-L’Érable, Luc Berthold. Toutefois, certains éléments déjà dévoilés posent des enjeux pour le secteur agricole. Le chef conservateur suggère d’abolir les obstacles au commerce interprovincial en signant le nouvel Accord de libre-échange interprovincial. Dans les 100 premiers jours d’un nouveau gouvernement conservateur, M. Scheer s’engage à convoquer les provinces à une rencontre à cet effet. Concernant la politique étrangère, les conservateurs critiquent la « mauvaise entente sur l’Accord de libre-échange nord-américain » et rappellent qu’« aucun autre parti au Canada n’a un bilan aussi solide de protection et de promotion du libre-échange que les conservateurs du Canada ».
NPD : à la conquête du Québec
Contrairement aux autres partis, le Nouveau Parti démocratique (NPD) a dévoilé une plateforme électorale spécifiquement pour le Québec où le parti indique qu’un gouvernement néo-démocrate consulterait formellement la province pour toute entente de commerce international. Dans le reste du pays, le parti s’engage à « protéger pleinement » la gestion de l’offre et à indemniser « pleinement » les producteurs pour les pertes subies lors des négociations commerciales. Il promet aussi une nouvelle politique alimentaire pancanadienne, une stratégie de gestion des déchets alimentaires, la fin du traitement fiscal « inéquitable » des transferts de ferme, une stratégie pancanadienne pour la santé mentale des agriculteurs et un programme de protection de paiements pour les producteurs exportateurs de fruits et de légumes.
Parti populaire du Canada : à bas les « cartels »
Sans surprise, le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, poursuit sa rhétorique antigestion de l’offre. « Rendre les œufs, la volaille et les produits laitiers plus abordables » fait d’ailleurs partie des 13 promesses initiales de sa plateforme. Ainsi, un gouvernement du Parti populaire promet de mettre en place « un système libre, ouvert et équitable qui fera économiser des milliards de dollars chaque année aux Canadiens grâce aux prix plus bas qu’ils paieront pour ces produits ». Il compte donc supprimer la gestion de l’offre sur plusieurs années et dédommager les producteurs pour la perte de valeur de leurs quotas. Le Parti populaire propose aussi d’éliminer les barrières au commerce interprovincial pour des biens tels que l’alcool et les produits agricoles « qui ne peuvent être vendus d’une province à l’autre en raison de monopoles ou de réglementations gouvernementales ».