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SAINT-FÉLICIEN — Plus de 150 personnes ont bravé le froid polaire pour se rassembler le 19 décembre devant les bureaux du premier ministre Philippe Couillard à Saint-Félicien pour dénoncer la nouvelle mouture du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA), qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2017.
Plusieurs préfets, maires et conseillers de la région étaient présents pour démontrer leur appui aux producteurs. « La guerre est commencée », a lancé d’emblée à la foule Mario Théberge, président de la Fédération de l’UPA du Saguenay–Lac-Saint-Jean, sans savoir si le premier ministre était là pour l’entendre.
Dans cette région, selon une étude réalisée auprès de 26 producteurs agricoles sélectionnés au hasard, le nouveau calcul ferait augmenter les taxes de 31 % en moyenne, ce qui représente une hausse de près de 800 $ par entreprise. « Avec le nouveau programme, ça va me coûter 3 000 $ de plus par année, soit une hausse de 33 % », grogne Daniel Côté, un producteur de lait et de grandes cultures.
Sur les 26 entreprises étudiées, les augmentations varient de 2 % à 75 %. Aucune ne bénéficie d’une baisse de taxes. Et ce ne sont que les premières statistiques d’une étude réalisée auprès de 300 agriculteurs du Québec qui sera dévoilée demain lors d’une conférence de presse de l’Union des producteurs agricoles (UPA), à Montréal.
Rappelons que depuis plusieurs semaines, le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, soutient qu’il y aura une augmentation moyenne de 113 $ pour seulement 300 fermes du Québec. Pourtant, a souligné M. Théberge, c’est pratiquement tous les producteurs qui seront touchés. Pour résumer les enjeux, ce dernier a expliqué à la foule que selon le nouveau calcul, les remboursements des taxes foncières aux agriculteurs passeraient de 85 % à 78 % et que ceux concernant les taxes scolaires disparaîtraient. De plus, en raison du fait que 2 200 petits producteurs, qui avaient moins de 5 000 $ de revenus agricoles, pourront désormais avoir accès au crédit de taxes foncières agricoles, les autres producteurs verront leurs taxes augmenter, fait valoir le président régional. « Le ministre veut nous rentrer ce programme dans la gorge, alors qu’on n’a même pas été consultés. On demande un moratoire d’un an pour qu’on puisse trouver des solutions ensemble », a-t-il ajouté.
Dans son allocution à la foule, le député péquiste Alexandre Cloutier a exigé la démission du ministre Paradis. Plusieurs agriculteurs ont fait de même. « Il nous prend pour des moins que rien et nous manque de respect quand il dit que les producteurs sont des millionnaires. C’est plutôt des millions de dollars de dettes qu’on a », a lancé Gérald Rousseau, producteur de bovins à Saint-Stanislas et président de La Coop des deux rives.
Collaboration spéciale de Guillaume Roy.