Politique 22 septembre 2014

La gestion de La Financière sous examen

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Comment La Financière agricole du Québec entend-elle assurer un revenu net aux agriculteurs, tel que le stipule son mandat?

C’est l’une des questions que l’Union des producteurs agricoles (UPA) aimerait voir poser jeudi matin par les parlementaires de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles. À compter de 11 h, la direction de la Financière devra répondre de sa gestion à l’Assemblée nationale, la seconde fois depuis sa création en 2001.

« Plusieurs producteurs en arrachent et se battent pour leur survie », a déclaré le président de l’UPA, Christian Lacasse. En conférence de presse mercredi à Québec, celui-ci a rappelé que plusieurs centaines d’entreprises porcines, de veaux d’embouche, de bouvillons d’abattage et d’agneaux/moutons ont abandonné la production. S’il convient que différentes crises ont secoué le monde agricole ces dernières années, il attribue une grande part des malheurs des agriculteurs à la direction de l’institution.

« L’autre raison, a-t-il affirmé, c’est le comportement, les décisions de la Financière de maintenir des primes extrêmement élevées que les producteurs ne sont pas en mesure d’absorber. »

« Le premier problème, a-t-il ajouté, c’est le déni de la Financière de reconnaître la situation. Ce que j’entends depuis un an, c’est que la Financière fait la sourde oreille, ferme les yeux sur la situation. »

Le président de l’UPA demande aussi pourquoi la Financière ne respecte pas la nouvelle méthode de tarification, pourtant adoptée par son conseil d’administration en janvier 2010. Il veut également savoir pourquoi la direction de l’institution impose une surprime à l’encontre de la méthode de tarification et de la décision de son propre conseil d’administration d’amortir les déficits d’assurance stabilisation sur une période de 15 ans.

« Comment la Financière, a-t-il précisé, entend donner suite, entend respecter l’engagement pris par le ministère de l’Agriculture le 17 décembre 2010 à l’effet de compenser les producteurs en fin d’année pour l’impact de la mesure du 25 %? »

L’examen de la Financière pourra être suivi en direct sur Internet par le biais du canal de l’Assemblée nationale au http://www.assnat.qc.ca.

Porte-parole de l’opposition officielle en matière d’agriculture, Marie Bouillé est celle qui a demandé à la Commission d’exercer un mandat de surveillance à l’endroit de la Financière. La députée d’Iberville a d’ailleurs profité de la période des questions ce matin pour interroger le ministre de l’Agriculture, Pierre Corbeil. Elle a notamment demandé pourquoi la Financière laisse disparaître des milliers de fermes avec la complicité du gouvernement libéral. Le ministre a répliqué que le tableau est préoccupant, mais pas aussi sombre que le dépeint sa collègue.

En entrevue avec la Terre, Marie Bouillé s’interroge sur le sort de la ferme familiale et de l’assurance stabilisation (ASRA).

« La Financière, accuse-t-elle aussi, ne semble pas avoir de respect pour les assurés, les représentants des producteurs et ses propres employés. »