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La Commission Charbonneau a « induit les gens en erreur » lorsqu’elle a fait allusion à des terrains zonés agricoles sur le site de l’ex-pépinière de la Ville de Montréal, affirme Joël Goulet, le porte-parole de la Ville de Terrebonne.
« Ces terrains-là n’ont jamais été zonés agricoles, mais plutôt zonés conservation », ajoute M. Goulet, en entrevue téléphonique à la Terre.
« La confusion est venue de la Commission qui a parlé de terrains zonés agricoles, alors que, dans la réalité, ces terrains sont zonés blancs avec une affectation conservation depuis 2002 », soutient encore Joël Goulet.
Fait à préciser toutefois, ces terrains avaient un « zonage agricole municipal » du temps où ils étaient exploités par la pépinière municipale de la Ville de Montréal.
Et qu’entend faire l’administration Robitaille avec ces terrains, acquis par l’entrepreneur Tony Accurso en 2010?
« Éventuellement, il y aura du dézonage sur ces terrains », répond M. Goulet. Des maisons y seront construites dans le projet résidentiel UrbaNova, « le plus gros projet résidentiel au Canada couvrant 120 millions de pieds carrés ».
Mais pas question de tout dézoner, nuance-t-il. « Ces terrains vont rester « conservation » tant qu’un promoteur ne fera pas de demande à la Ville pour changer le zonage, et nous sommes encore très loin d’un changement de zonage », explique le porte-parole de la Ville.
Et il rappelle que 35 % de la superficie « restera protégée », peu importe l’appétit des développeurs. « C’est figé. Ça ne changera pas », dit-il, évoquant le schéma d’aménagement de la municipalité régionale de comté (MRC) des Moulins, dont fait partie Terrebonne.
Il est question de maintenir un « corridor de biodiversité », mais il n’est pas prévu qu’il se fasse des activités agricoles sur ces terrains de la Côte de Terrebonne.
« La Ville de Terrebonne aurait pu acheter les terres »
L’ex-maire de Terrebonne, Irénée Forget, croit que la Ville de Terrebonne avait les pouvoirs légaux d’acquérir les terres zonées « conservation » sur le site de l’ancienne pépinière de la Ville de Montréal.
Ces terres de 12 millions de pieds carrés ont d’abord été vendues à la SOLIM, le bras immobilier du Fonds de solidarité de la FTQ, avant de passer dans les mains de l’entrepreneur Tony Accurso.
« La Ville avait les pouvoirs légaux de le faire, confie-t-il en entrevue à la Terre. Je le sais parce que, quand j’étais maire de Terrebonne; j’avais demandé au maire Jean Drapeau [au milieu des années 1990] d’inscrire une note stipulant que si jamais Montréal vendait la pépinière, la Ville de Terrebonne avait la priorité. »
« Nous voulions acquérir ces terres, précise Joël Goulet. Mais l’administration du maire Gérald Tremblay a vendu à la SOLIM. »
Précisons que ces terres, contrairement à ce qui a été rapporté dans le témoignage d’Accurso devant la Commission Charbonneau, ne sont pas zonées vertes, mais plutôt « conservation ».
Irénée Forget, 83 ans, a été un producteur laitier militant pendant 25 ans au sein de l’Union des producteurs agricoles (UPA). À la lumière de ce qu’il se dit en mesure de constater, il persiste à dire que « la Ville de Terrebonne ne s’est pas prévalue de son droit ».
Rappelons que ces terres situées sur la Côte de Terrebonne avaient été acquises au début des années soixante par la Ville de Montréal, qui en avait fait sa pépinière.
« Ce sont encore d’excellentes terres agricoles », souligne M. Forget, qui a été producteur laitier sur la Côte de Terrebonne. Mais il croit que c’est une cause perdue et que, tôt ou tard, on y bâtira des maisons. « C’est tout construit, tout autour, et il ne reste pas beaucoup de traces d’agriculture », ajoute-t-il.