QUÉBEC — Les crédits budgétaires touchant l’agriculture ont été adoptés, tard hier soir, mais « sur division » .

« Je suis déçu du ministre, a confié à la Terre le député de Berthier, André Villeneuve, et critique en matière d’agriculture au PQ, au terme de l’étude des crédits. Je suis déçu de ses non-réponses. »

Il en a rajouté : « Il [Pierre Paradis] s’est contenté de faire des envolées oratoires. Il a refusé de prendre des engagements, sauf dans deux cas en particulier, et je ne me souviens pas lesquels; c’est tout dire. »

André Villeneuve a tenté sans succès, et à maintes reprises, de pousser dans les câbles l’expérimenté ministre de l’Agriculture.

Coup sur coup, Pierre Paradis lui a servi le même cocktail, s’employant à contredire ses allégations, et répétant que son gouvernement comprenait les besoins des producteurs.

Comme réplique, le ministre et député de Brome-Missisquoi a insisté sur le rôle que les Libéraux veulent jouer pour aider la relève agricole. « Il y a tellement de programmes que c’est difficile pour les jeunes de s’y retrouver », a-t-il soulevé.

« On attend de voir le rapport Pronovost qui nous sera livré cet automne », a-t-il ajouté.

Coupe à la Financière

Revenant à la charge sur un tout autre sujet, André Villeneuve a tenté de savoir, entre autres, quel sera l’impact de la coupe de 151 M$ à la Financière agricole du Québec.

« Il n’a pas répondu de façon claire à ma question : « Qu’est-ce qui risque de se produire si les producteurs connaissent une mauvaise année? Est-ce que vous vous engagez à ce que les producteurs n’y perdent pas au change? »

André Villeneuve se demande qui va « allonger » les montants, dans un scénario catastrophe. « Est-ce que les producteurs devront contribuer davantage? » a-t-il cherché à savoir.

Le ministre s’est fait rassurant, évoquant un « coussin » de 300 M$ qui sera disponible en cas de coups durs.

Remboursement de taxes

Le critique en matière d’agriculture au sein du PQ estime par ailleurs que le ministre Paradis « envoie un très mauvais message » lorsqu’il aborde la fragilité du programme de remboursement de taxes foncières aux producteurs.

Ce programme a totalisé 131 M$ au cours de la dernière année, soit 6 M$ de plus que l’année précédente. Le ministre de l’Agriculture a qualifié d’« inquiétante » l’augmentation des coûts liés à ce programme. L’explosion du prix des terres contribue à faire hausser les évaluations foncières.

« On a un système que je ne qualifierais pas de généreux, mais d’avantageux, s’est avancé le ministre. À un moment donné, des sonnettes d’alarme vont sonner. »