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« On est plus que satisfaits. Tout le monde nous disait perdants. Quand on gagne alors qu’on ne s’y attendait pas, c’est vraiment plaisant », a commenté Jacques Roy, fondateur du groupe Les amis de la gestion de l’offre et des régions, en entrevue à La Terre depuis son étable, deux jours après le résultat du vote.
Le producteur de lait attribue une partie de cette victoire inattendue d’Andrew Scheer contre Maxime Bernier aux régions. « Quand c’est serré comme ça, on est obligés de constater que les régions ont bien participé et que c’est clair qu’on a fait la différence. Andrew Scheer l’a d’ailleurs mentionné dans son discours », mentionne Jacques Roy. Rappelons simplement que la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada (PCC) a donné une courte victoire de 51 % à Andrew Scheer, député de Saskatchewan, défaisant ainsi celui de la Beauce, Maxime Bernier, au 13e tour de scrutin.
Par Facebook et par… téléphone
Jacques Roy évalue qu’environ 25 % des 10 000 membres de la page Facebook Les amis de la gestion de l’offre et des régions sont des agriculteurs. Pour les joindre et les sensibiliser à la cause, il n’a eu d’autre choix que de prendre le bon vieux téléphone, puisque plusieurs producteurs n’ont pas Facebook, fait-il remarquer. Il leur a donc expliqué la démarche en vue de bloquer la candidature de Maxime Bernier comme chef du PCC en votant pour celle d’Andrew Scheer. « On a remporté une trentaine de comtés au Québec et c’est au-delà de nos espérances », résume le producteur de lait de Saint-Isidore en Beauce.
Il ajoute que 4 000 autres personnes suivent la page Facebook anglophone équivalente. Ce groupe a été constitué à la mi-février seulement, ce qui laissait toutefois peu de temps pour l’achat de cartes de membre et influencer le résultat du scrutin du 27 mai dernier.
Bernier peu loquace
La Terre a sollicité une entrevue à Maxime Bernier, qui a été refusée. Cependant, en ondes à la radio 103,3 FM de Beauce le 29 mai, il a reconnu que sa défaite s’expliquait par sa position sur la gestion de l’offre et par le fait que les conservateurs attachés aux valeurs morales, qui sont contre l’avortement ou le mariage gai, ont appuyé Andrew Scheer. Il a toutefois ajouté que cette position lui avait permis d’aller chercher des appuis partout au pays au détriment de son propre comté.
Une flèche contre l’IEDM « Mon but, c’est d’informer les gens sur la gestion de l’offre. C’est le meilleur système au monde. Il faut en parler pour exporter notre système dans d’autres pays », lance Jacques Roy, qui va continuer à suivre les débats entourant cet outil de la politique agricole canadienne. Le producteur beauceron enchaîne justement sur le rôle important de l’Institut économique de Montréal (IEDM) dans plusieurs des prises de position antigestion de l’offre, notamment dans les radios de Québec, qui donnent régulièrement la parole à ce groupe. « Quand on entend parler contre la gestion de l’offre, ça part toujours de l’IEDM. Ce sont des fonds privés qui le subventionnent et il ne dit pas qui lui donne de l’argent. C’est un non-sens en 2017. Son seul but, c’est de détruire la gestion de l’offre », fait remarquer Jacques Roy. Maxime Bernier a d’ailleurs été vice-président exécutif de l’IEDM de 2005 à 2006. Une photo publiée par L’actualité le 27 avril dernier le montre en août 2016 avec Kevin O’Leary et Martin Masse, de l’IEDM. Toujours selon le magazine, M. Masse serait le « seul véritable conseiller » de Maxime Bernier. |