Politique 26 février 2018

Gestion de l’offre : l’Ontario chiffre ses demandes avant le Québec

Alors qu’Ottawa se préparait à présenter son budget le 27 février, le gouvernement de l’Ontario lui a laissé savoir qu’il réclamait 1,4 G$ sur 10 ans pour compenser son secteur de la gestion de l’offre à la suite de la conclusion du Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) à 11 pays. Le Québec attend de rencontrer Ottawa avant de préciser sa demande.

« L’économie de l’Ontario est vigoureuse, mais nous ne pouvons nous reposer sur nos lauriers et rester inactifs face aux défis que présentent les renégociations de l’Accord de libre-échange nord-américain [ALENA] et le nouvel accord de PTPGP », a déclaré la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, le 22 février, à Toronto. Cette dernière réclame donc aussi 1,26 G$ pour le secteur automobile de sa province. Rappelons que la campagne électorale est déjà commencée en Ontario puisque les élections sont prévues le 7 juin prochain.

Le montant de 1,4 G$ représente près du tiers des 4,3 G$ promis par les conservateurs en 2015 pour compenser les secteurs sous gestion de l’offre pour le PTP initial et l’accord de libre-échange avec l’Union européenne. Le gouvernement ontarien salue les opportunités de libre-échange, mais précise que cela « ne doit pas se faire au détriment des travailleurs du secteur automobile, des agriculteurs et des producteurs d’aliments de l’Ontario ».

À Québec, on n’est pas prêt à chiffrer les besoins. « Nous rencontrerons le ministre MacAulay dans les prochaines semaines. Par la suite, nous serons en mesure de mieux définir notre demande », a déclaré Christine Harvey, attachée politique du cabinet du ministre de l’Agriculture du Québec, Laurent Lessard.

Pas encore de compensations prévues

Le gouvernement fédéral n’a pas encore prévu de compensations pour la gestion de l’offre relativement aux concessions contenues dans le PTPGP. Des discussions ont eu lieu entre les représentants du secteur et le ministre MacAulay. Ottawa cherche à évaluer l’ampleur des pertes pour les secteurs sous gestion de l’offre avant de se commettre sur autre chose que le Programme d’investissement pour fermes laitières (PIFL) de 250 M$ sur cinq ans.

« On nous répond toujours qu’il n’y a que le PIFL. Le gouvernement ne semble pas vouloir s’impliquer », a mentionné le député Luc Berthold, porte-parole en agriculture du Parti conservateur, qui réitère l’importance de l’engagement de 4,3 G$ du gouvernement Harper en 2015 pour compenser les secteurs sous gestion de l’offre après l’accord de PTP. « On se demande s’ils attendent [la conclusion de] l’ALENA pour voir s’il y aura d’autres concessions », a lancé Luc Berthold en entrevue à La Terre.