Politique 25 mai 2015

Partenariat transpacifique : l’agroalimentaire québécois se serre les coudes

Le Québec agroalimentaire part en campagne pour défendre la gestion de l’offre.

Ce matin, les principaux acteurs de la filière se sont réunis à Montréal afin d’exhorter le gouvernement fédéral à préserver intégralement la gestion de l’offre dans les négociations en cours du Partenariat transpacifique (PTP). Même le ministre de l’Agriculture du Québec, Pierre Paradis, dont les sorties publiques sont rares, était de la partie.

Les négociateurs en chef des 12 pays du Partenariat, dont le Canada, sont actuellement réunis dans l’île de Guam, dans le Pacifique. Les prochaines semaines seront donc cruciales pour la conclusion d’une entente et la pression sur le Canada se fait de plus en plus intense. Les États-Unis démontrent un appétit vorace pour le marché canadien du lait, des œufs et de la volaille. Le président de l’Union des producteurs, Marcel Groleau, a fait valoir les conséquences funestes qu’aurait un accès supplémentaire dans ces secteurs sous gestion de l’offre. Pour le Québec, ces productions représentent 43 % des revenus agricoles. « La gestion de l’offre est un système équitable. C’est un contrat social entre l’État, les producteurs et les consommateurs », a insisté M. Groleau.

Le ministre Paradis a rappelé ses récentes démarches afin de sensibiliser le gouvernement fédéral. Son collègue de l’Ontario, Jeff Leal, et lui ont récemment envoyé une lettre au ministre fédéral de l’Agriculture. Pour l’instant, ses démarches auprès d’Ottawa sont demeurées lettre morte. Pierre Paradis tente maintenant de rallier ses homologues du Nouveau-Brunswick et de l’Alberta.

Pour leur part, les présidents d’Agropur et de La Coop fédérée, deux géants québécois de la transformation, ont réitéré l’importance de la gestion de l’offre. Ils ont du même coup démoli les mythes voulant que ce mode de production nuise aux transformateurs et aux consommateurs. « C’est un système qui a démontré sa capacité à créer de la richesse et de la stabilité. Les consommateurs et l’industrie ne sont pas perdants », a affirmé Denis Richard. « Avec la mondialisation, la gestion de l’offre demeure la plus grande force de l’industrie laitière pour les années à venir », a ajouté Serge Riendeau.

Les négociateurs canadiens affirment ne pas avoir le mandat de concéder sur la gestion de l’offre. Un discours que les producteurs ont déjà entendu au cours des négociations de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne. Toutefois, lors de la conclusion de l’entente, le gouvernement Harper a finalement accordé un accès supplémentaire de 17 700 tonnes aux fromages européens. Les producteurs et transformateurs du Québec ne veulent pas que ce scénario se répète avec le PTP. La coalition vient de lancer la campagne de mobilisation « Forts et unis pour la gestion de l’offre ». Au cours des prochaines semaines, les producteurs mèneront des actions de visibilité.

Tous les détails dans La Terre de chez nous.