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La bataille de la gestion de l’offre ne se joue pas uniquement sur le terrain des vaches.
La semaine dernière, à Charlottetown, il a fallu de longues discussions de corridor avant d’en venir à une déclaration unanime pour la défense sans compromis de la gestion de l’offre, au terme de la Conférence fédérale-provinciale des ministres de l’Agriculture.
Selon ce qu’a appris la Terre, la Saskatchewan et l’Alberta ont exprimé de la réticence à se rallier à la position commune des autres provinces. L’Ontario a fait équipe avec le Québec.
« La gestion de l’offre n’a pas la même résonance partout au pays », a confié une source proche du dossier.
Paradis et Daoust
À Québec, hier, deux ministres du cabinet Couillard ont publié des communiqués à CNW sur le sujet de l’heure, à la veille des négociations qui vont reprendre – dès demain, le 24 juillet – en vue d’un accord commercial dans la zone Asie-Pacifique.
Or, à la lecture des communiqués, transmis à peu de temps d’intervalle, on constate que le ministre de l’Agriculture Pierre Paradis et son collègue Jacques Daoust (Économie, Innovation et Exportations) ne semblent pas tenir tout à fait le même langage sur cet enjeu majeur.
D’un côté, le cabinet du ministre Paradis insiste sur le fait que « Québec exige le maintien de l’intégrité de la gestion de l’offre », ce qui signifie, concrètement, qu’il n’est pas question de toucher à ce document négocié il y a plus de 40 ans.
De l’autre, le cabinet du ministre Daoust évoque plutôt que « Québec vise le maintien de la gestion de l’offre ». Aucune allusion au maintien de l’intégrité, condition jugée essentielle par les fédérations de producteurs de lait, d’œufs et de volaille.
Pas encore d’offre
La question relative au « maintien de l’intégrité » de la gestion de l’offre touche une corde sensible. Au Québec, rappelons-le, 40 % de la production agricole est générée par les producteurs laitiers et avicoles. On parle d’une production de 3 G$ à la ferme seulement.
C’est aussi près de 25 % de la transformation alimentaire qui en dépend, avec des ventes d’environ 6 G$, pour un total de 60 000 emplois.
Pas étonnant que les producteurs aient décidé de faire pression sur le gouvernement Harper – et ses ministres québécois Maxime Bernier et Denis Lebel – pour qu’il se commette sans réserve quant à ce dossier de première importance.
Les calculs électoraux
« Harper fait ses calculs préélectoraux et ne veut pas perdre des circonscriptions à forte prépondérance agricole en faisant un faux pas sur la gestion de l’offre », suggère un observateur de la scène politique fédérale.
Or, la partie ne sera pas facile. Parmi les 12 pays membres du Partenariat transpacifique (PTP), il s’en trouve pour suggérer qu’on apporte des modifications à ce système qui permet de régulariser les prix et l’offre. Les États-Unis sont du nombre.
Reste à voir comment les Canadiens vont manœuvrer au cours des négociations qui reprennent à Hawaï.
Chose certaine, le temps presse pour le président des États-Unis, Barack Obama, qui souhaite en arriver à un accord avant la fin de son mandat.