Politique 11 juin 2015

Gestion de l’offre : forts et unis partout au Québec

Inquiets des effets d’un éventuel accord de Partenariat transpacifique (PTP), les producteurs sous gestion de l’offre du Québec poursuivent leur mobilisation. D’une journée à l’autre, le mouvement prend de l’ampleur.

La semaine dernière, les fédérations régionales de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de l’Estrie et de Chaudière-Appalaches ont tenu des conférences de presse dans le cadre de la campagne « Forts et unis pour la gestion de l’offre ». Les agriculteurs et leurs partenaires de la filière agroalimentaire veulent ainsi signifier leur inquiétude que le fédéral n’en vienne à accepter de nouvelles concessions qui pourraient conduire au démantèlement de la gestion de l’offre. Ils réclament du même souffle le maintien intégral de ce système de production en vigueur dans le lait, la volaille et les œufs.

Les producteurs du Bas-Saint-Laurent, de la Mauricie, de la Montérégie, de l’Abitibi-Témiscamingue, de Lanaudière, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, du Centre-du-Québec et d’Outaouais-Laurentides emboîteront le pas au cours des prochaines semaines. Un peu partout dans la Belle Province, les éleveurs affichent leur soutien à ce mode de production. C’est notamment le cas dans la région Capitale-Nationale–Côte-Nord.

Échos

La défense de la gestion de l’offre a eu des échos jusqu’à l’Assemblée nationale. Le critique péquiste en matière d’agriculture, André Villeneuve, a accusé le gouvernement Couillard de ne pas en faire assez pour défendre les intérêts des producteurs québécois.

Au niveau international, le Canada n’est plus le seul pays assis à la table de négociation du PTP à se faire reprocher de ne pas ouvrir suffisamment son marché. Les États-Unis sont également pointés du doigt. Les producteurs de sucre de l’Australie et les éleveurs laitiers de la Nouvelle-Zélande dénoncent le refus de Washington d’élargir l’accès à son marché intérieur, a révélé le journal Australian Financial Review.

Aux États-Unis, le Congrès n’a toujours pas accordé au président Obama l’Autorité de promotion du commerce (TPA) ou procédure accélérée. Ce fast track donne au président les pouvoirs de négocier un accord de libre-échange que le Congrès ne pourra modifier. Les analystes du commerce international considèrent l’adoption du TPA comme une condition essentielle à la conclusion du PTP. Le lieu et les dates des prochaines rencontres de négociation de l’entente n’ont pas encore été annoncés.