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Le premier ministre François Legault qualifie désormais de « crise » les difficultés que traversent les agriculteurs du Québec et compte les aider davantage, notamment en assouplissant certaines règles et en fournissant de « l’aide financière de transition ».
Une vingtaine d’agriculteurs attendaient François Legault, le 28 mars, à Henryville en Montérégie, devant un centre communautaire où le premier ministre rencontrait des élus de cette région agricole.
Certains agriculteurs qui dénoncent l’inflation, la réglementation et la chute de leurs revenus avaient utilisé leur machinerie agricole pour attirer l’attention du premier ministre. « L’agriculture, enfant, on y rêve, mais adulte, on en crève », pouvait-on lire sur une pancarte transportée par un tracteur.
Après une rencontre avec des élus de la circonscription, François Legault s’est présenté devant les manifestants. « Je suis très conscient que l’été 2023 a été catastrophique. Je sais aussi que l’inflation dans les intrants, ça vous coûte cher. Les augmentations de taux d’intérêt, ça coûte cher », a reconnu le premier ministre en indiquant que La Financière agricole les aidera.
Émilie Bellefroid, qui produit de grandes cultures, des produits maraîchers et qui élève des animaux, mais qui peine à se payer un salaire, a expliqué au premier ministre « qu’avec un salaire minimum de 15,75 $ de l’heure pour la main-d’œuvre », il n’y « a aucune façon d’être compétitif » avec les producteurs agricoles de l’étranger « qui paient leurs employés 6 $ la journée ».
« C’est la même botte d’oignons verts, la même tonne de maïs, la même récolte » et « on parle juste des salaires, on ne parle pas de tous les intrants et de tous les autres facteurs qui entrent en compte », a fait valoir l’agricultrice avant de lancer au premier ministre : « C’est bien d’en parler, mais avez-vous une solution? »
En premier lieu, a répondu François Legault, « on a donné de l’aide, mais il va falloir en donner plus », ensuite, « à moyen terme, le coût de la main-d’œuvre va augmenter ailleurs aussi », a indiqué le premier ministre en ajoutant que le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, « regarde » des façons « d’offrir de l’aide directe pour la transition ».
« Le papier, on ne peut pas se nourrir avec »
Les agriculteurs s’inquiètent également des modifications proposées dans un projet de loi omnibus qui concerne 24 règlements sous la responsabilité du ministère de l’Environnement, incluant le Règlement sur les exploitations agricoles (REA), le Code de gestion des pesticides, le Règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation des pesticides ainsi que le Règlement sur les espèces floristiques menacées ou vulnérables et leurs habitats.
Ces changements obligeront les agriculteurs à modifier leurs façons de travailler.
« Les délais pour ces changements sont beaucoup trop courts », a expliqué Émilie Bellefroid, qui se plaint, comme les autres agriculteurs qui l’accompagnaient, de toute la « paperasse » que les producteurs doivent remplir chaque semaine.
Un autre agriculteur s’est plaint de devoir consacrer une journée chaque semaine entièrement à « la paperasse ».
Les agriculteurs sont confrontés à une baisse désastreuse de leurs revenus et à des événements climatiques extrêmes et des manifestations ont eu lieu dans différentes régions de la province dans les dernières semaines.
Assouplissement des règles
Les agriculteurs dénoncent la concurrence des producteurs de pays étrangers où les salaires sont moins élevés, mais aussi où les normes environnementales sont moins strictes.
Le premier ministre a fait référence à ces doléances lors d’un point de presse avant de rencontrer les agriculteurs. « Il y a beaucoup trop de paperasse, beaucoup trop de règlements et c’est difficile pour les producteurs québécois d’être compétitifs avec les producteurs ontariens, américains, les producteurs d’autres provinces ou pays qui ont des normes environnementales moins strictes qu’au Québec », a-t-il dit.
François Legault propose donc « d’assouplir certaines règles », sans préciser lesquelles, et demande aussi au gouvernement fédéral d’intervenir.
Durant ce point de presse, François Legault a utilisé le mot « crise » pour parler de la situation en agriculture. « Je vais être bien clair, là, il y a une crise en agriculture actuellement. »
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