Politique 5 septembre 2014

Fort appui pour la gestion de l’offre

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La gestion de l’offre qui encadre les secteurs du lait, du poulet et des œufs bénéficie d’un fort soutien de la population canadienne.

Un sondage réalisé le 26 juin dernier pour le journal Canadian Business révèle en effet que 82 % des Canadiens interviewés tiennent à ce que le gouvernement Harper défende ce système. Les deux tiers des 1141 sondés précisent même que sa protection constitue un enjeu de « très grande importance » pour le Canada.

Leur appui est d’autant plus significatif que 73 % d’entre eux estiment payer leur lait, leur poulet et leurs œufs plus cher que les consommateurs d’ailleurs. Or, plus de la moitié (56 %) considèrent cette situation comme un compromis acceptable afin de protéger les secteurs laitier et avicole de la concurrence étrangère.

Les Canadiens voient par ailleurs d’un bon œil (55 %) pour l’économie que leur pays soit signataire du Partenariat transpacifique (TPP) alors que 29 % semblent s’en méfier. Le sondage a été effectué après que la Nouvelle-Zélande et les États-Unis aient affirmé que la gestion de l’offre était incompatible avec l’accession du Canada aux négociations du TPP.

Mythe

L’appui des Canadiens à la gestion de l’offre pourrait encore gagner des points s’ils deviennent conscients du fait qu’ils ne paient pas plus cher qu’ailleurs pour leurs produits laitiers. Se basant sur des données de Nielsen, les Producteurs de lait du Canada (PLC) soulignent que le prix moyen d’un litre de lait acheté à l’épicerie coûte 1,45 $ au Canada contre 1,65 $ en Nouvelle-Zélande et 1,55 $ en Australie. Or, les pourfendeurs habituels de la gestion de l’offre proposent souvent ces deux pays, qui ont démantelé leur système, comme modèles. Bref, les prix du lait en magasin y sont comparables à ceux du Canada en dépit de coûts de production parmi les plus bas au monde. Aux États-Unis, les consommateurs paient environ 1 $ le litre, mais ils paient en plus l’équivalent de 0,31 $/litre sous forme de subventions gouvernementales, rappellent les PLC.

De retour d’Angleterre en juin dernier, Mervyn Erb, un professionnel en agriculture membre de la National Alliance of Independant Crop Consultants, note sur le blogue des PLC que le prix d’un litre de lait 1 % coûtait alors 1,22 $ à l’épicerie. Le producteur de lait recevait 37,6 cents, soit la moitié de son homologue ontarien. « Le transformateur et le détaillant reçoivent simplement plus d’argent », signale-t-il. Les producteurs de lait britanniques qu’il a interrogés ont soutenu qu’il n’est pas rentable d’y produire du lait.