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Après cinq ans d’attente, la MRC de l’Érable dans le Centre-du-Québec pourra finalement mettre en branle le projet phare de son Plan de développement de la zone agricole (PDZA). La construction de résidences en zone agricole sera désormais autorisée sur son territoire à condition d’être assortie d’un projet d’agriculture à temps partiel.
La MRC, dont 96 % de la superficie se trouve en milieu agricole ou forestier, espère ainsi parvenir à freiner le phénomène de décroissance observé depuis bon nombre d’années. « Probablement que les gens qui vont venir s’installer vont avoir des enfants et que ces enfants-là vont peupler le rang et mettre de la vie dans la municipalité, ce qui va faire que l’école va peut-être rester ouverte grâce à ces petits projets-là », souligne le préfet de la MRC, Sylvain Labrecque, qui est lui-même agriculteur. L’objectif est d’attirer 10 nouvelles familles par année.
Convaincre la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) n’a pas été une mince tâche, mais cette dernière vient finalement d’autoriser un projet-pilote de cinq ans, en vertu de l’article 59 de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles. « La MRC a démontré, par le biais de la caractérisation de son territoire et de son engagement à réaliser les orientations dégagées par son PDZA, que sa démarche est unique, innovatrice et ne s’applique pas nécessairement à d’autres MRC, du moins pas intégralement », peut-on lire dans la décision datée du 6 février.
« L’article 59 de la loi est fait pour implanter des maisons sur une superficie ne détruisant pas l’homogénéité de la zone agricole, explique le directeur général de la MRC de l’Érable, Rick Lavergne. Nous autres, on s’est dit qu’on voulait aller plus loin en développant de l’agriculture à temps partiel et en s’assurant d’avoir le bon projet à la bonne place. »
1 246 terrains vacants
La MRC a identifié 1 246 terrains vacants en zone agricole. Elle souhaite convaincre leurs propriétaires d’en céder certaines portions pour que de nouveaux projets d’agriculture à temps partiel, plus accessibles, puissent voir le jour.
Les écoles d’agriculture seront visitées au cours des prochains mois et les participants au programme Banque de terre, approchés. « On vise de bons projets, mentionne Rick Lavergne, pas celui de quelqu’un qui a écouté La semaine verte le dimanche après-midi et nous appelle le lundi pour se partir là-dedans. » Les futurs agriculteurs devront entreprendre des démarches sérieuses, incluant la production d’un plan d’affaires qui sera étudié par un comité d’analyse. La Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec cautionne ce projet-pilote.
La MRC s’attend à ce que les premiers projets puissent prendre forme à l’automne.