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Le gouvernement Marois commettrait une erreur en ne prenant pas des mesures énergiques pour protéger les fermes familiales des spéculateurs terriens, soutient Robert Laplante, directeur général de l’IRÉC.
« Il ne faut pas attendre qu’il y ait le feu pour installer un détecteur de fumée », a-t-il lancé en boutade, jeudi, alors qu’il défendait le mémoire de l’Institut de recherche en économique contemporaine (IRÉC) devant la CAPERN (Commission sur l’agriculture, les pêcheries, l’énergie et les ressources naturelles).
Cette allusion sur les risques d’incendie pouvant ravager une partie de l’agriculture familiale a fait sourire les parlementaires qui mènent des consultations sur le projet de loi 46 touchant l’acquisition des terres agricoles par les non-résidants.
Mais cette question est bien au cœur des enjeux auxquels sont confrontés les producteurs agricoles québécois. L’agriculture de la Belle Province est-elle menacée par les investisseurs non agricoles – les fonds capitalisés, par exemple – et faut-il fermer la porte aux investisseurs de l’étranger pour protéger le capital terrien québécois?
Et le monde agricole est-il mûr pour une SADAQ (Société d’aménagement et de développement agricole du Québec) qui permettrait aux producteurs actuels, et à la relève, d’avoir accès à la terre à des prix convenables?
« Il ne fait aucun doute que c’est là un outil qui encouragerait le modèle des fermes familiales, a plaidé Robert Laplante. Il nous faut agir; autrement, c’est la business qui va parler. »
Il a ajouté : « Ça nous éviterait que d’autres institutions financières fassent comme la Banque Nationale, qui a acheté des terres à fort prix au Lac-Saint-Jean, ce qui est un échec. »
L’accès aux terres pour la relève
La position de l’IRÉC rejoint en grande partie les préoccupations pointues de l’Union des producteurs agricoles (UPA) sur la propriété des terres par les producteurs agricoles « qui exercent le métier d’agriculteurs, et pour qui l’agriculture est au cœur de leur mission, contrairement aux spéculateurs qui recherchent le rendement », a insisté le PDG de l’IRÉC.
Or, selon l’économiste en chef de l’UPA, Charles-Félix Ross, le projet de loi 46 « n’aborde pas les vraies questions et l’on considère que c’est un travail inachevé ».
Il précise sa pensée : « Le gouvernement veut fermer la porte aux investisseurs non résidants, et c’est une bonne chose, mais il ne règle pas le véritable problème. C’est de plus en plus difficile de s’établir en agriculture. L’accès aux terres, par nos producteurs, est également plus compliqué. Il y a de plus en plus de non-agriculteurs présents sur le terrain qui sont là pour représenter les intérêts de fonds capitalisés ou pour investir pour le rendement. »