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Les serriculteurs vont désormais chauffer et éclairer leurs serres avec de l’électricité à tarif réduit.
La Régie de l’énergie s’est ainsi rendue aux arguments du gouvernement Marois, qui souhaitait une utilisation plus judicieuse des surplus d’électricité d’Hydro-Québec.
« Sans l’ombre d’un doute, cette nouvelle mesure arrive à point, à l’aube de l’hiver, et donnera un coup de main à nos producteurs serricoles qui ont connu d’importantes hausses de tarifs sous l’ancien régime libéral », a commenté, dans un communiqué, le ministre de l’Agriculture, François Gendron.
Les tarifs réduits – le tarif DT (biénergie) – seront également accessibles à l’ensemble des productions agricoles. La mesure pourrait donc favoriser les secteurs de la volaille, du porc et du sirop d’érable, principalement.
Le directeur général du Syndicat des producteurs en serres du Québec, Louis Dionne, déclare à ce sujet : « On est contents de cette brèche qui vient d’être créée. Pour la première fois, il y aura un tarif électrique accessible aux producteurs en serres. »
Mais il nuance aussitôt ses propos. « Les tarifs proposés ne sont pas suffisamment adaptés aux opérations serricoles. À vrai dire, on nous propose le tarif résidentiel, qui n’a rien à voir avec le type de consommation que nous faisons dans nos productions. On ne tient pas compte du fait que la consommation d’une serre varie énormément en cours d’année, en fonction des saisons. »
Conversions coûteuses
Louis Dionne convient que plusieurs interrogations subsistent quant aux avantages que pourraient tirer les producteurs en serres.
Combien de producteurs vont se convertir à la biénergie? Et à quels coûts? Pour en tirer quels bénéfices?
« La question va se poser », dit-il. Il calcule qu’il en coûte de 120 000 à 500 000 $, selon la taille du producteur, pour apporter des modifications au système de chauffage.
« Des producteurs vont aller de l’avant, mais compte tenu des économies moindres qu’ils vont réaliser, selon nos calculs, on s’attend à ce qu’ils soient moins nombreux que prévu », soulève-t-il.
Éclairage
L’éclairage de photosynthèse est également visé par la décision de la Régie de l’énergie. « C’est positif, souligne Louis Dionne, mais il y a un hic : cette mesure répond davantage aux besoins des grosses entreprises maraîchères. »
Il ajoute : « La Régie a fixé le seuil minimum à 400 kilowatts-heures pour avoir droit à ces tarifs. Ça ferme la porte aux petites et moyennes entreprises. »
Il déplore que les petites serres qui envisageaient de produire en hiver soient exclues « parce qu’elles ne tirent pas assez de jus ». Mentionnons enfin que le nouveau tarif biénergie se situera à 5,7 cents le kilowatt-heure, contre 8 cents pour le tarif d’électricité présentement.
La mesure annoncée par la Régie devrait permettre de réduire la facture énergétique globale de plus de 400 producteurs en serre. Le Syndicat compte 700 producteurs.