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L’industrie agroalimentaire du Canada tire bien son épingle du jeu et a un avenir prospère, surtout si elle sait profiter de la croissance sur les marchés émergents. C’est du moins ce qu’affirme le Conference Board du Canada dans son étude The Sky’s the Limit: The Viability of Canada’s Food Economy, publiée le 3 décembre.
L’agroalimentaire serait toutefois en meilleure position pour affronter la concurrence si les gouvernements permettaient à ses joueurs d’évoluer sur un marché entièrement libre, ajoute l’organisme.
Entre autres actions à prendre, le Conference Board invite les gouvernements à éliminer graduellement leur soutien global au secteur agricole, évalué à 82 G$ depuis 2003, et dont le quart (20,7 G$) est allé aux producteurs laitiers. Ce soutien ne procure d’avantage ni aux consommateurs ni à l’industrie, dit l’organisme connu pour ses vues néolibérales.
Pour le directeur général des Producteurs laitiers du Canada, Richard Doyle, cet avis du Conference Board n’est que du « remâchage » d’arguments vieux de plus de 20 ans qui ne tiennent pas compte de la réalité. Le marché mondial est perturbé par toutes sortes de subventions et baser des calculs sur un prix mondial qui est en fait un prix distortionné ne peut qu’aboutir à des résultats débiles, a-t-il signalé.
« Il n’y a pas de consommateurs qui achètent du lait au prix mondial, a de son côté expliqué François Dumontier, conseiller aux relations publiques à la Fédération des producteurs de lait du Québec. En Nouvelle-Zélande, qui sert de référence fixer pour le prix mondial, les consommateurs achètent leur lait à des prix semblables à ceux du Québec. » Par ailleurs, la production laitière n’est pas subventionnée au Canada contrairement aux États-Unis. « Le gouvernement fédéral devrait verser près de 3 G$ aux producteurs laitiers canadiens, en cas de libéralisation des marchés, pour être à la hauteur du soutien versé à leurs homologues par le gouvernement étatsunien. »
Bonne position
Le Canada est l’un des rares pays à être un exportateur net de produits alimentaires, rappellent les auteurs de l’étude. Il est aussi l’un des exportateurs majeurs dans le monde pour le blé, le canola, le soya, les lentilles, les pois et l’avoine. D’après le Conference Board, le pays aurait un avantage comparatif pour 79 des 568 produits agricoles analysés, dont le bovin.
Les meilleures possibilités de croissance pour l’industrie agroalimentaire canadienne se trouvent dans les pays les moins développés. Car c’est d’abord là que les deux milliards de bouches additionnelles attendues sur la planète d’ici à 2050 vont vivre. Les entreprises canadiennes doivent donc décider si elles vont tenter d’accaparer une part de cette croissance internationale ou se contenter de combler les besoins du marché intérieur, où la hausse variera de 1 à 2 %.