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Plus de 450 agriculteurs se sont réunis devant le bureau de Justin Trudeau, à Montréal, pour manifester leur appui à la gestion de l’offre en cette intense période de renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).
Provenant d’aussi loin que du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de l’Abitibi-Témiscamingue, les producteurs de la relève ont été nombreux à vouloir rappeler au premier ministre que leur avenir était en jeu.
« On a entendu M. Trudeau dire qu’il allait défendre la gestion de l’offre. Par contre, il n’a pas dit qu’il allait la défendre intégralement. C’est bien beau la gestion de l’offre, mais si on ouvre des brèches chaque année, à un moment donné, notre système sera à terre », a dit Marc-Antoine Turcotte, un producteur de volailles de Sainte-Famille-de-l’Île-d’Orléans.
« Vous vous trumpez en concédant la gestion de l’offre », lisait-on sur les pancartes, pendant que la foule scandait : « Non aux concessions! » dans les rues de Montréal.
Cette fois-ci, l’appel à la mobilisation a transcendé les frontières provinciales, puisque des agriculteurs de l’Alberta et du Nouveau-Brunswick s’étaient expressément déplacés pour l’occasion. « J’ai su hier à 14 h qu’il y avait une manifestation; j’ai couru à l’aéroport, a expliqué en anglais Britanny, une productrice laitière de l’Alberta. C’était un appel à l’aide et nous y avons répondu. » La cause lui tient particulièrement à cœur, puisque l’agricultrice est issue de la quatrième génération à la ferme que sa famille possède depuis 100 ans. « Si la gestion de l’offre est retirée, ma ferme ne survivra pas », a-t-elle confié au bord des larmes.
Un jeune Français en stage dans une ferme du Bas-Saint-Laurent avait un message clair pour les Canadiens. Depuis que les quotas ont été abolis en France il y a deux ans, il y a un agriculteur qui se suicide aux deux jours. « On envie tous votre système. Alors, ne le lâchez pas », a-t-il indiqué.
Justin Trudeau n’a pas pu se déplacer en personne pour accueillir les producteurs, mais la députée de Compton-Stanstead en Estrie, Marie-Claude Bibeau, s’est faite rassurante.
« La semaine dernière, on se faisait imposer des deadlines qui étaient un peu fictifs. Vous avez vu qu’on n’a pas cédé. On est vraiment déterminés à convenir d’une entente qui va être bonne pour tout le monde, et la gestion de l’offre, on y croit », a-t-elle affirmé à la foule.
À l’issue de la manifestation, Julie Bissonnette et Stéphane Deslauriers, les représentants de la Fédération de la relève agricole du Québec, ont pu réitérer les demandes de leurs membres à la députée dans un entretien privé. « Elle a été attentive et nous a expliqué que son gouvernement continuerait de négocier pour la gestion de l’offre », a signifié M. Deslauriers.