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ALMA – Heureux d’enfin retrouver leurs confrères, plusieurs délégués sont arrivés tôt en vue de l’assemblée générale annuelle de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Saguenay–Lac-Saint-Jean, le 21 octobre. Teintée de plusieurs moments d’émotion, la journée a permis de rendre compte des nombreux projets lancés durant l’année dans la région, dont Le Relait, une coopérative qui offre un service de remplacement d’employés dans les fermes laitières.
« C’est lancé depuis le 15 mars. C’est une coopérative à part entière avec un conseil d’administration, mais c’est nous, à l’UPA, qui prenons en charge l’implantation et qui avons le mandat de gestion. C’est vraiment en réponse à un besoin des agriculteurs qui voulaient qu’un service comme ça soit mis en place », explique Pier-Luc Gaudreault, conseiller-coordonnateur à la fédération régionale, embauché dans la dernière année pour s’occuper du projet. Concrètement, l’initiative s’inspire de La Coopérative de solidarité de services de remplacement agricole, devenue La Halte, dans le Centre-du-Québec. Des agents de remplacement sont envoyés dans les fermes laitières pour pallier les urgences, par exemple lorsqu’un producteur tombe malade ou encore qu’un autre peine à recruter de la main-d’œuvre.
Les membres de la coopérative doivent payer des frais d’adhésion annuels en plus d’un montant de 32 $ par heure lorsqu’ils font appel aux services d’un agent. Deux ressources sont embauchées à temps partiel pour le secteur de Saguenay et ses environs. Elles font également certains remplacements dans Lac-Saint-Jean Est, où l’on remarque une forte concentration de fermes laitières. À terme, la fédération régionale aimerait embaucher deux autres agents pour élargir le territoire desservi, mais le recrutement de ressources est ardu en raison de la rareté de la main-d’œuvre.
Expansion interrompue
La Halte, dans le Centre-du-Québec, a d’ailleurs essayé d’étendre son service jusqu’en Beauce et en Estrie avec l’ajout de ressources ces dernières années dans ces secteurs, mais la rétention d’agents à long terme s’est avérée ardue, explique la directrice générale Caroline Grégoire, notamment parce que certains sont retournés à l’école, et aussi en raison de la pandémie. Alors que la coop comptait une douzaine d’employés de 2018 à 2020, elle n’en a maintenant plus que cinq qui desservent uniquement le Centre-du-Québec.
Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, plusieurs producteurs auraient déjà recouru au service de la coop Le Relait pour des besoins ponctuels ou sur une base plus régulière. « Généralement, s’il y a un conflit d’horaire en raison d’un appel pour une urgence, on priorise les urgences », explique Pier-Luc Gaudreault.
Pour l’instant, le service s’adresse uniquement aux producteurs laitiers, puisque les besoins les plus criants sont répertoriés dans cette production, ajoute-t-il. À titre d’exemple, le président de la fédération régionale de l’UPA, Mario Théberge, a laissé savoir durant l’assemblée que 60 % des demandes pour le service de travail de rang proviennent du secteur laitier.
Subventions liées à la pandémie
Dans la dernière année, trois nouveaux comptables ont été embauchés à l’UPA Saguenay–Lac-Saint-Jean, en raison de la forte demande des entreprises agricoles pour ce service, notamment pour l’obtention de subventions liées à la COVID-19. Les fermes de la région sont allées chercher au total 1,75 M$ en subventions liées à la pandémie avec l’aide du service de comptabilité et fiscalité.
Un projet de recherche sur la luzerne GM De l’aide financière issue d’un programme du ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec et de la Confédération de l’UPA a permis le déploiement l’été dernier d’un projet de recherche sur la luzerne génétiquement modifiée (GM) piloté par le Centre collégial de transfert de technologie en agriculture, Agrinova. La Fédération de l’UPA du Saguenay–Lac-Saint-Jean cherche depuis 2018 une façon de limiter, voire de réglementer la culture de cette plante sur son territoire. Une résolution a déjà été adoptée pour demander aux agriculteurs d’éviter d’en semer, en raison des risques de contamination génétique qu’elle représenterait, notamment pour les fermes sous régie biologique. Ces craintes , toutefois, sont difficiles à documenter. « Le projet de recherche vise à vérifier si la luzerne GM se propage dans l’environnement comme on pense qu’elle peut le faire », explique la directrice générale de la fédération régionale, Lise Tremblay. En parallèle, les chercheurs tenteront de démontrer que l’utilisation de cette plante n’est pas nécessaire pour produire du fourrage de qualité en « allant voir des producteurs de la région qui réussissent bien sans ça ». |