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Malgré l’opposition citoyenne, la Caisse de dépôt et placement du Québec investit dans le gaz de schiste.
Malgré l’opposition citoyenne, le « bas de laine » des Québécois continue de soutenir la filière gazière, déplore l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC), dans un document de recherche intitulé « Cesser de dormir au gaz », dont laTerre a pris connaissance.
Par exemple, en décembre 2011, la Caisse détenait 27 millions d’actions dans la transnationale Talisman Energy, soit 2,62 % de toutes les actions en circulation, pour une valeur dépassant largement les 450 M$.
La Caisse possédait également 2,8 millions d’actions, pour une valeur de 3,3 M$, dans la société Junex, qui compte dans ses rangs l’ex-PDG d’Hydro-Québec, André Caillé.
La Caisse contrôlait en outre la société Gaz Métro, en plus de nouer « un important partenariat d’affaires avec Enbridge, qui se spécialise dans les transport d’hydrocarbures issus des sables bitumineux de l’Ouest canadiens ».
Virage gazier et pétrolier
Les auteurs de ce rapport – François L’Italien, Maxime Lefrançois et Éric Pineault – critiquent sévèrement l’ « important virage gazier et pétrolier » pris par la Caisse de dépôt sous la gouverne de son PDG, Michael Sabia, en 2010.
« Que la Caisse s’assure un rendement en « exposant » son portefeuille au secteur énergétique est une chose. Qu’elle soit devenue un acteur clé du modèle de développement des hydrocarbures « non conventionnels » en est une autre », affirment, d’entrée de jeu, les auteurs du rapport.
Aussi, les auteurs demandent à la Caisse de dépôt de « se sortir de ce modèle énergétique pétrodépendant ». « Pour cela, il faudra que les élites institutionnelles du Québec aient de la vision, renouent avec les principes de la souveraineté économique et reconnais¬sent l’importance de préparer maintenant une reconversion écologique de la base énergétique du Québec », font-ils valoir.
Promotion d’intérêts
Dans ses grandes lignes, le rapport réalisé par l’IRÉC tend à démontrer que sous prétexte de générer de la richesse, les « élites politiques québécoises » sont déconnectées de la réalité et font plutôt la promotion d’intérêts qui ne sont pas ceux de la « collectivité québécoise ».
L’Institut de recherche économique ne se gêne pas pour faire des liens entre les promoteurs de la « révolution du gaz de schiste » et les dirigeants de la classe politique. L’organisme revient sur l’implication de Lucien Bouchard, l’ancien premier ministre du Québec, à titre de président de l’Association pétrolière et gazière du Québec. L’IRÉC rappelle que c’est « notamment » Talisman Energy « qui verse les honoraires » de l’ancien premier ministre du Québec sous la bannière péquiste.
L’Institut relève que Talisman, qui a plusieurs puits au Québec, entre autres à Leclercville, a aussi eu recours aux services de nombreux lobbyistes dont Daniel Bernier qui, avant de représenter les intérêts de Talisman auprès des ministères des Ressources natu¬relles et de l’Environnement, a été chef de cabinet au sein du gouvernement Charest (2003-2005).
Pour sa part, Raymond Savoie, l’actuel président du conseil d’administration de Gastem, active dans le gaz et le pétrole, a été ministre des Mines de 1985 à 1989, puis ministre du Revenu de 1990 à 1994.