Politique 22 septembre 2014

Doha : au point mort

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L’échéancier d’une entente en juillet semble de moins en moins réalisable.

De l’aveu de plusieurs ambassadeurs et du directeur même de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les négociations du cycle de libéralisation des échanges de Doha ont abouti à un cul-de-sac. Les divergences entre les différents pays sont telles que la possibilité d’une entente en juillet, selon l’échéancier fixé en janvier dernier au Forum économique de Davos, est remise en question.

« À moins d’un mois de l’échéance (avril), sommes-nous sur la voie pour atteindre ces objectifs? En toute honnêteté, je dois vous dire que non », a indiqué le directeur de l’OMC, Pascal Lamy, rapporte l’AFP.

« Dans l’ensemble, il y a eu des progrès. Mais en réalité, ils sont très loin d’être suffisants », a insisté le responsable de l’OMC, qui a rajouté que « les discussions bilatérales et plurilatérales sur l’accès aux marchés sont dans l’impasse ».

L’ambassadeur mexicain a pour sa part indiqué que le cycle de Doha n’allait pas mourir, mais pourrait devenir un zombie qui hanterait les corridors de l’OMC dans les prochaines années.

Les membres de l’OMC avaient convenu que les principaux textes du cycle portant entre autres sur l’agriculture, les produits industriels et les services devraient être prêts fin avril. Ils doivent servir de base pour la conclusion d’un accord qui serait entériné par une importante réunion en fin d’année. Les négociations du cycle de Doha ont débuté en 2001 dans la capitale du Qatar.

Un groupe de juristes québécois, Juristes pour la cohérence, a d’ailleurs lancé un livre hier sur le thème des accords internationaux et de l’agriculture en regard aux droits humanitaires. Le recueil conclut que le droit de l’OMC ne tient pas véritablement compte de l’ensemble des normes des droits humains, sociaux et environnementaux et du caractère spécifique de l’agriculture. Selon ces juristes, il est urgent que les intervenants en agriculture se mobilisent pour rééquilibrer les négociations du cycle de Doha, en rappelant les aspects non économiques des produits agricoles.