Politique 4 septembre 2018

Deux sondages différents sur la gestion de l’offre

Alors que les négociations de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) arrivent à un point critique pour la gestion de l’offre, deux sondages montrent un appui à cette dernière, qui fluctue en fonction de la formulation des questions. Un autre sondage révèle que l’hypothétique parti de Maxime Bernier, un opposant notoire à ce système, pourrait compter sur une partie surprenante du vote des Canadiens.

Un sondage en ligne de la firme Angus Reid, mené du 27 au 28 août, indique que 45 % des Canadiens souhaitent que le gouvernement Trudeau défende fermement la gestion de l’offre dans l’actuelle renégociation de l’ALENA. En supposant que les producteurs soient indemnisés en cas de démantèlement progressif de la gestion de l’offre, le soutien de la population à l’égard d’une défense ferme du système passe à 34 %. Toutefois, 30 % des 1 500 répondants demeurent indécis. Chez les partisans conservateurs, 56 % sont en faveur de l’abandon de la gestion de l’offre afin de garantir la conclusion d’un nouvel accord de libre-échange avec les États-Unis. Ce sondage n’a pas de marge d’erreur en raison de la méthodologie utilisée. Le commanditaire du sondage n’est pas identifié.

Du 30 juillet au 5 août, un sondage Nanos mené en ligne et au téléphone pour les Producteurs laitiers du Canada a pourtant dévoilé que près de deux Canadiens sur trois (62 %) croient que le gouvernement devrait défendre fermement le secteur laitier durant les négociations de l’ALENA. Seulement 10 % estiment qu’Ottawa ne devrait pas du tout défendre la gestion de l’offre. La marge d’erreur de Nanos est de 3,1 %, 19 fois sur 20.

Maxime Bernier obtiendrait 13 % du vote

L’appui à la gestion de l’offre a également été abordé indirectement par un sondage sur la popularité de l’éventuel parti politique de Maxime Bernier, peu après son départ du Parti conservateur du Canada.

L’enquête indique que le député démissionnaire et son nouveau parti politique à être formé récolteraient 13 % des intentions de vote. Le coup de sonde a été mené du 24 au 25 août par la firme Abacus auprès de 1 000 répondants.

Près de la moitié de ces supporteurs potentiels proviendraient des rangs conservateurs. En cas d’élection, l’arrivée du parti de M. Bernier creuserait l’avance des libéraux de quatre à six points. Maxime Bernier enregistrerait 15 % d’appui au Québec et 18 % en Alberta, selon Abacus. Ce sondage en ligne a une marge d’erreur de 3,1 %, 19 fois sur 20.

Le parti de Maxime Bernier a été présenté aux répondants comme voulant réduire l’immigration, démanteler la gestion de l’offre et mettre fin aux tarifs commerciaux à l’égard des États-Unis. Du côté de la Chambre des communes, peu de députés fédéraux conservateurs semblent souhaiter rejoindre leur ex-collègue. Le quotidien The Globe and Mail a envoyé un courriel aux 96 membres du caucus conservateur. En date du 28 août, 92 avaient répondu par la négative tandis que les quatre autres n’avaient pas donné suite à la demande.