Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
LA MALBAIE – Quelque 200 producteurs agricoles ont défilé, le 15 mars, entre Clermont et La Malbaie, dans Charlevoix, afin de manifester leur mécontentement à l’égard du gouvernement Legault. Voulant être entendus, ils ont réclamé de pouvoir vivre décemment de leur métier.
Le convoi composé d’un peu plus de 100 tracteurs a souhaité livrer un message à la députée Kariane Bourassa, qui agit comme porte-parole de l’agriculture pour la région de la Capitale-Nationale. Déçus du dernier budget et du manque de reconnaissance du secteur agricole, les producteurs ont soumis leurs inquiétudes à l’élue de la Coalition avenir Québec, rappelant l’état de crise qui les frappe présentement et qui compromet leur avenir.
Se diversifier pour survivre
Présente à la manifestation, la productrice Odette Dufour a rappelé qu’il est souvent nécessaire de diversifier ses activités pour survivre. Propriétaire de troisième génération, avec son frère Joachim, d’un élevage de bovins de boucherie, d’un abattoir de proximité et d’une épicerie dans le secteur de La Malbaie, elle n’a pas de relève. À 60 ans, elle déplore l’accroissement des exigences et le prix exorbitant des équipements.
Des solutions jugées inappropriées
Depuis presque deux ans déjà, la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Capitale-Nationale–Côte-Nord interpelle les gouvernements concernant l’urgence d’agir pour soutenir le secteur agricole dans un contexte de resserrement économique, d’inflation et de changements climatiques. Elle considère que le gouvernement propose un nombre restreint de « solutions » qui ne répondent pas à l’ampleur des attentes et des besoins.
« Selon Agriculture et Agroalimentaire Canada, le revenu net agricole n’a jamais été aussi bas, avec une chute de 49,2 % en 2023 et de 86,5 % prévue cette année. Quand on questionne le gouvernement sur ce qu’il compte faire, il répond que c’est à La Financière agricole du Québec d’intervenir, mais ses programmes doivent être actualisés et bonifiés », souligne le président de la fédération régionale, Yves Laurencelle.
Le président a par ailleurs fait valoir que de nombreux producteurs ont récemment dû mettre la clé sous la porte. La santé psychologique de plusieurs est également en déclin, la lourdeur administrative ne cesse d’augmenter et le manque de main-d’œuvre est criant. « Le budget alloué au secteur agricole est nettement insuffisant pour notre réalité qui est celle de nourrir huit millions de Québécois », affirme-t-il.
À Baie-Comeau, le même jour, un autre groupe de producteurs agricoles a manifesté devant le bureau du député de la circonscription de René-Lévesque, Yves Montigny, dans l’espoir d’obtenir son soutien.