Politique 5 septembre 2014

Décollage incertain à Neuville…

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Les opposants au projet d’aérodrome de Neuville contredisent le ministre fédéral des Transports, Denis Lebel, selon qui le dossier serait définitivement « réglé ».

Le règlement favoriserait les promoteurs de la région de Québec. « Ceux qui prétendent que c’est terminé font de la diversion. C’est devant les tribunaux que ça va se jouer, quoi qu’en dise le ministre Lebel », résume le porte-parole du mouvement citoyen, Me Robert Jasmin.

Il rappelle que deux citoyens de Neuville, Huguette Simard et Hugo Morin, qui habitent à proximité du futur aérodrome, se sont adressés aux tribunaux pour réclamer le départ des promoteurs et des petits avionneurs. La cause sera entendue en Cour supérieure à compter du 22 octobre.

Me Jasmin s’attend à une bataille d’experts au cours des cinq jours d’audience. Déjà, les avocats s’activent à monter leur preuve ou à exposer leur point de vue respectif. On retrouvera en Cour des représentants de la CPTAQ (Commission de protection du territoire agricole du Québec), des gouvernements provincial et fédéral et de la ville de Neuville. Les citoyens concernés et les promoteurs feront également entendre leur voix.

Du plomb…

À Neuville, la bataille de l’aérodrome ne laisse personne indifférent. En plus du bruit causé par les nombreux décollages et atterrissages, des craintes environnementales sont exprimées ouvertement au sein de la population.

Plusieurs redoutent les impacts sur la santé associés au plomb contenu dans l’essence utilisée par les avions monomoteurs, comme le démontre une étude américaine réalisée auprès de 120 000 enfants vivant à proximité de 66 aérodromes.

Me Jasmin pose la question : « Ce plomb est non seulement dangereux pour notre santé, mais va-t-il contaminer nos sols? Va-t-on continuer à acheter le blé d’Inde de Neuville? ».

Philippe Alain, président du syndicat local de Neuville au sein de l’Union des producteurs agricoles (UPA), n’esquive pas la question. « On suit le dossier. On en a parlé le printemps dernier », précise-t-il.
Il tient à rappeler que les membres du syndicat local « ne sont pas heureux que ça se fasse là » (à Neuville), la construction de l’aérodrome. « Nous n’avons pas été consultés », soumet-il.

Rappelons que l’aérodrome de Neuville, dont la construction du hangar tire à sa fin, est situé sur des terres agricoles qui appartenaient à un producteur de la région.

De son côté, le président de Neuville Aéro, Martin Mercier, a déjà réfuté, dans un communiqué, les arguments de ceux qui prétendent que les petits avions « peuvent présenter un si grand danger pour la santé publique ».