Le premier ministre Philippe Couillard a fait sursauter les Producteurs de lait du Québec (PLQ) en affirmant à l’agence de presse américaine Bloomberg que la question des protéines laitières et de la classe 7 « est le genre de problématique qui devrait être réglée autour de la table de négociation ».

 « Si c’est la problématique principale [la classe 7], voyons comment on peut l’aborder distinctement par rapport à la gestion de l’offre. Bien sûr, nos producteurs laitiers devront être dédommagés adéquatement », a précisé Couillard, qui a souligné son soutien à la gestion de l’offre.

Inquiétudes

Le directeur des Producteurs de lait du Québec, Alain Bourbeau, atteste que de tels commentaires suscitent des inquiétudes. « La classe 7 est un outil important de commercialisation qui permet aux producteurs d’obtenir un meilleur prix pour les surplus de solides non gras. Quand le premier ministre laisse croire qu’on pourrait laisser tomber la classe 7, ça nous inquiète beaucoup, car les conséquences sur les revenus des producteurs pourraient être importantes », dépeint-il.  

Revoir le système de vente?

Économiste de formation, le directeur de l’Union des producteurs agricoles Charles-Félix Ross renchérit en disant que la disparition de la classe 7 mettrait une « pression énormément baissière » sur le prix des solides non gras « et les compensations [tel qu’énoncées par M. Couillard] ne feront pas vivre notre industrie laitière à long terme ». Le directeur se demande s’il ne serait pas préférable, dans les circonstances, d’adopter un système de vente où les transformateurs achèteront les litres de lait tels quels. « Si un transformateur veut des ailes de poulet, il achète le poulet au complet. Même chose dans le lait. S’il veut du gras, il achète un litre de lait et commercialise lui-même les solides non gras », propose-t-il. 

La Terre n’a pas été en mesure de contacter les transformateurs, ni le cabinet du ministre.

MARTIN MÉNARD

Journaliste

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