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Un virage important devant faire appel à un changement de culture, résume le ministre.
Un virage important qui fait appel à un changement de culture. Voilà pour le ministre de l’Agriculture du Québec l’essentiel du livre vert qu’il a officiellement déposé mardi après-midi à Québec.
Donner le goût du Québec, c’est le nom du document, doit mener à l’adoption d’une première politique bioalimentaire au Québec, possiblement dans un an. L’énoncé fait des produits alimentaires la pierre angulaire de cette future politique, reléguant d’éventuels changements législatifs à la suite d’une nouvelle ronde de consultation publique l’automne prochain. Accréditation unique et mise en marché collective ne sont pas abordées directement dans le document, sinon sous forme de questions pour favoriser la réflexion avant les consultations.
Pierre Corbeil prend soin de préciser qu’il s’agit d’abord d’un document d’orientation et non d’une liste de moyens à prendre.
Réactions
Le livre vert rendu public par le ministre québécois de l’Agriculture, Pierre Corbeil, a laissé plusieurs acteurs du monde agricole sur leur appétit. Ces derniers s’attendaient à des solutions concrètes alors que la démarche proposée par le ministre Corbeil replonge tous les acteurs dans d’intenses et sans doute douloureux débats.
« Le livre vert représente un pas de plus vers la mise en place de la politique agricole et agroalimentaire très attendue par les agriculteurs », a d’abord confié à la Terre, le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Christian Lacasse. M. Lacasse, qui n’avait pas eu l’opportunité de lire le livre vert, y voit un geste qui « confirme la volonté du gouvernement de concrétiser cette politique ».
« Je n’ai rien contre le fait de mettre l’emphase sur l’alimentation et de placer le produit alimentaire au cœur du livre vert, a déclaré le président Lacasse, à condition de rappeler qu’il y a des producteurs agricoles qui en arrachent sur leurs terres. Il faut reconnaître aux producteurs agricoles, qui sont à la base du système alimentaire, un rôle majeur dans l’élaboration d’une politique agricole et agroalimentaire. »
Selon M. Lacasse, les agriculteurs ont un urgent besoin de signaux positifs pour continuer à développer l’agriculture partout sur le territoire du Québec et pour inciter les jeunes à se lancer dans cette profession. Il a relevé « n’avoir pas entendu, en conférence de presse, que le livre vert proposait des moyens plus costauds au chapitre de la distribution alimentaire. Or, il s’agit d’un enjeu majeur. » La réponse du ministre Corbeil au sujet de l’accréditation syndicale unique en agriculture semble avoir plu au président de l’UPA.
« Le temps des questions est derrière. On est en droit d’attendre du gouvernement qu’il passe en mode solution. » C’est par ces paroles cinglantes que la présidente de Solidarité rurale du Québec, Claire Bolduc, a accueilli le livre vert.
Yvan Lacroix, président-directeur général de l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière (AQINAC), a commenté : « Il faut arriver à soulever les grands points de questionnement et en ce qui nous concerne, c’est de moderniser la loi sur la mise en marché pour encadrer les mécanismes de mise en marché.
Quant au président de La Coop fédérée, Denis Richard, le livre vert est « conforme à ce à quoi on s’attendait, à ce qu’on a vu à travers les branches. Ça fait quand même quatre ans qu’on en parle. C’est sûr qu’on va présenter un mémoire à l’automne. »
L’Union paysanne (UP) lutte depuis dix ans contre l’accréditation syndicale unique en agriculture. Son président, Benoît Girouard ne partage pas le point de vue exprimé par le ministre Corbeil au sujet de l’accréditation syndicale unique en agriculture. « M. Corbeil a répondu en politicien classique. Or, c’est l’erreur classique du monde politique qui a perdu de vue qu’elle est la gardienne de la démocratie. Le monopole syndical de l’UPA n’est pas d’abord une question agricole, mais une question de société. »
Plus de détail dans l’édition du 9 juin de La Terre de chez nous.