Politique 22 septembre 2014

C’est parti pour le FIRA

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Le nouveau ministre de l’Agriculture a profité du congrès annuel de la FRAQ pour lancer le nouveau fonds destiné à la relève agricole.

C’est à l’occasion du congrès annuel de la Fédération de la relève agricole du Québec que le coup d’envoi officiel des activités du Fonds d’investissement pour la relève agricole (FIRA) a été donné. Les trois partenaires financiers engagés dans le fonds – le Fonds de solidarité FTQ, Capital régional et coopératif Desjardins, et La Financière agricole du Québec (FADQ), pour le gouvernement du Québec- en ont profité pour dévoiler l’image corporative du FIRA sous le thème Vos perspectives en agriculture s’ouvrent avec nous.

Annoncé en juillet dernier, les partenaires du FIRA injectent chacun 25 M$ dans le FIRA. Ces 75 M$ seront investis sur cinq ans dans des projets de démarrage et de transfert agricoles à raison de 15 M$/année.

« Nous souhaitons offrir aux jeunes agriculteurs des instruments de financement qui leur permettent de réaliser leur rêve de démarrer leur entreprise et d’en assurer la pérennité », a déclaré le ministre du MAPAQ, Pierre Corbeil, également présent pour l’occasion.

Les trois produits financiers offerts représentent des mesures de soutien en matière d’aide à la relève agricole. Il s’agit de prêts subordonnés, de capital-actions et de possibilité de location-achat de terres agricoles. Par exemple, les jeunes qui souhaitent démarrer une entreprise agricole ou effectuer un transfert en dehors du cadre familial ont maintenant accès à des produits de financement pouvant atteindre 500 000 $.

En proposant ces trois formules de financement, les partenaires du Fonds visent une augmentation du nombre de démarrages et d’établissements en agriculture de l’ordre de 60 projets par année. La Financière agira comme porte d’entrée pour les aspirants agriculteurs par le biais de ses centres de services.

Trois produits offerts

En février dernier, le directeur général du FIRA, Paul Lecomte, indiquait que ce projet sortait des sentiers battus. Le principal levier économique, un prêt subordonné, se veut un financement complémentaire à un prêt conventionnel garanti par la FADQ. D’une durée de 15 ans, ce prêt ne prévoit pas de remboursement de capital et d’intérêts pour les trois premières années, les intérêts étant capitalisés durant cette période. « On vient structurer un prêt qui va vous donner un levier pour décoller et une chance de bâtir un fonds de roulement », a assuré M. Lecomte.

Le FIRA propose également un programme de location-achat de terres, toujours sur 15 ans. Il se portera acquéreur du fonds de terre, à un prix validé par un évaluateur indépendant, puis le louera à la relève soutenue, qui pourra aussi bénéficier d’une première option d’achat sur la terre.

Finalement, le troisième produit prend la forme d’une participation minoritaire en termes de capital-actions (entre 100 000 et 500 000 $), pour un maximum de 15 ans. « On va remplacer les parents dans une entreprise, ce qu’on appelle le love money », a illustré le directeur général. L’aide totale du fonds, tous produits confondus, sera plafonnée à 500 000 $ par entreprise.

Fonctionnement du fonds

Le FIRA vise les démarrages (70 %) ainsi que les transferts non apparentés (30 %), les apparentés étant les parents, les frères et sœurs de même que les conjoints. Toutes les productions, dans toutes les régions, y seront admissibles. Les candidats devront cependant respecter les mêmes conditions que celles des programmes d’appui à la relève de la FADQ. Ils devront également présenter un plan d’affaires, dont un plan d’encadrement sur cinq ans. Ce support donnera notamment accès à un réseau de mentorat.
D’autre part, les entreprises supportées devront engranger un chiffre d’affaires de plus de 50 000 $ dans un horizon de trois ans. Leur relève devra aussi posséder plus de 50 % de la propriété dans un délai de cinq ans.

Il ne faut toutefois pas penser financer un projet en entier avec le FIRA, a nuancé M.Lecomte. « On ne veut pas servir de béquille, mais plutôt de carburant pour démarrer », indiquait le directeur général. À son avis, le FIRA permettra la réalisation de projets qui n’auraient normalement pas vu le jour. « On évalue grosso modo de 300 à 400 dossiers de transfert par année et les non-apparentés représentent environ 10 % », a-t-il estimé.