Politique 9 septembre 2016

« C’est du n’importe quoi » – Serge Beaulieu

Après avoir réclamé la fin de la gestion de l’offre, Maxime Bernier exhorte maintenant Ottawa à se mettre les doigts dans le fleuron québécois du sirop d’érable. Il presse le gouvernement fédéral d’abolir le décret autorisant la Fédération à commercialiser le sirop d’érable à l’extérieur du Québec.

« C’est du n’importe quoi. » Le président de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, Serge Beaulieu, se fait cinglant à l’endroit du candidat à la succession de Stephen Harper. Il voit ni plus ni moins ses récents propos comme une tentative de « désinformation » pour induire le consommateur en erreur.

« Si c’est une façon de faire, accuse-t-il, j’espère qu’il ne sera jamais premier ministre un jour. Je suis un peu choqué de ça, car c’est quelqu’un qui est supposément instruit. »

Maxime Bernier était accompagné à cette occasion par Angèle Grenier, une acéricultrice de Sainte-Clothilde-de-Beauce, qui conteste les pouvoirs dévolus à la Fédération d’organiser la mise en marché collective.

Serge Beaulieu s’en prend également à elle et à son avocat Hans Mercier. « Ce n’est pas vrai que la Fédération empêche toute commercialisation du sirop d’érable au Québec », martèle-t-il, rappelant l’existence de près de 90 acheteurs « autorisés » et reconnus par son organisation.

Il fait aussi valoir qu’Angèle Grenier sait pertinemment bien qu’elle peut elle-même vendre son sirop à l’extérieur du Québec. Pour ce faire, note-t-il, elle doit respecter les règles de la mise en marché collective et détenir le statut de producteur-transformateur. Il y en a près d’une soixantaine au Québec.

Serge Beaulieu dit avoir aussi été fâché d’entendre Hans Mercier déclarer que c’est la Fédération qui se vote des lois. « Il sait exactement comment une résolution des producteurs est amenée et débattue, analyse-t-il. Ensuite, c’est la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec qui intervient. Rien que pour changer notre contingentement, ç’a pris deux ans. La Fédération n’a rien décidé. Elle a juste appliqué ce que les producteurs voulaient. »