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Les producteurs agricoles doivent donner le ton et forcer les partis politiques à parler des « véritables enjeux » au cours de la campagne électorale qui s’amorce.
« C’est aux agriculteurs de s’imposer et de faire en sorte qu’on parle de leur métier et de leur industrie », affirme le directeur général de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC), Robert Laplante, en entrevue avec la Terre.
Il croit même que le monde agricole devrait exercer de la pression sur les formations politiques pour que l’agriculture, « compte tenu de son ampleur et son potentiel économique considérable », fasse partie des thèmes abordés lors du débat télévisé des chefs, qui constitue un indice baromètre en vue du scrutin.
L’économiste souhaite ainsi envoyer un signal clair aux producteurs, qui ont parfois l’impression d’être laissés sur la touche lors des campagnes électorales, qu’elles soient provinciales ou fédérales.
« Sans aucun doute, le moment est bien choisi, cette fois, pour interpeller les candidats, soulève-t-il. Une campagne électorale constitue un moment privilégié pour forcer les partis, et leurs candidats, à se commettre sur les grands dossiers de l’heure. L’agriculture ne fait pas exception. »
Terres et spéculation
L’économiste de l’IRÉC pense naturellement aux dossiers touchant la propriété des terres, la relève, la gestion de l’offre, l’assurance stabilisation des revenus agricoles, les fromages fins québécois et le vieillissement des producteurs.
« Il reste encore beaucoup à faire pour faire avancer la cause de l’agriculture dans son ensemble, convient Robert Laplante. Dans certaines régions du Québec, des producteurs et des productions vivent des moments difficiles et réclament des interventions de l’État pour mieux respirer. C’est ce qu’il faut faire ressortir durant cette campagne. »
Il ne fait pas allusion à La Financière agricole du Québec, mais il est connu que les producteurs agricoles souhaitent être « mieux accompagnés » par la société d’État quand vient le moment de verser des compensations pour couvrir des pertes financières.
Robert Laplante, qui a travaillé activement à la rédaction d’un document percutant sur la propriété des terres – favorisant, notamment, la création d’une SADAQ (Société d’aménagement et de développement agricole du Québec) – aimerait entendre les futurs élus se prononcer sur la pertinence de mettre en place un tel outil incitatif.
« Parce qu’on oublie que le développement de l’agriculture passe obligatoirement par la propriété terrienne, résume-t-il. Les fonds spéculatifs continuent de gagner du terrain, au détriment de la relève, certes. Mais si on veut avancer, il faudra faire en sorte que les producteurs plus âgés, vieillissants, ne vendent pas leurs terres à ces fonds d’investissement. »