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Fruit d’une réflexion de 18 mois, le rapport de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agriculture québécois (CAAAQ), divulgué le 12 février, propose de faire de l’agriculture de demain une agriculture multifonctionnelle, plurielle, entrepreneuriale, hautement professionnelle, mais dont la mission première demeure toujours de nourrir les Québécois.
« L’agriculture doit contribuer notamment à l’occupation dynamique du territoire, à la revitalisation des collectivités rurales, à la production de biens non alimentaires et environnementaux et à la configuration des paysages. Elle est aussi un mode de vie et contribue à notre identité culturelle », a expliqué en conférence de presse, le président de la Commission, Jean Pronovost. Tout au long de la présentation du résumé du volumineux rapport de 272 pages, ce dernier a souvent insisté sur la nécessaire pluralité de l’agriculture. Cette philosophie se retrouve d’ailleurs derrière de nombreuses recommandations. « L’agriculture doit être plurielle, c’est-à-dire diversifiée dans ses modes de production, par le profil des agriculteurs, par la gamme de ses produits de même que par la structure et la taille des établissements », a martelé Jean Pronovost.
Par ailleurs, l’agriculture devra être davantage assumée et pratiquée par des hommes et des femmes dans une forte majorité propriétaires de leur entreprise et qui la gèrent comme une PME. Ceux-ci devront faire une grande place à l’innovation et à l’amélioration de l’efficacité des moyens de production pour élever leur niveau de revenu et améliorer leur qualité de vie. « Notre agriculture doit aussi épouser inconditionnellement les principes du développement durable », a poursuivi le président de la CAAAQ. Dernière condition et non la moindre, l’agriculture devra exploiter son plein potentiel, tant sur les marchés interne qu’extérieur. « Elles doit donc, tout en assumant adéquatement sa fonction nourricière auprès de Québécois, chercher à profiter de ses avantages comparatifs, partout où ils existent, et vendre sur les marchés canadiens et étrangers des produits agricoles qui contribuent à dynamiser le secteur agroalimentaire et à créer de la richesse au Québec », a expliqué M. Pronovost. Celui-ci croit que l’agriculture actuelle possède déjà certaines des caractéristiques souhaitées pour le futur.
Toutefois, il estime que le système actuel, basé sur une vision protectrice, doit subir des ajustements. « La Commission juge essentiel de préserver les piliers du système agricole et alimentaire québécois. Elle recommande cependant d’ouvrir le système, de lui insuffler de l’oxygène. (…) Nous avons collectivement et très délibérément, au fil des 40 dernières années, voulu protéger l’agriculture, et nous avons graduellement fait de ce système ce qui ressemble maintenant à une place forte. Nous avons échafaudé, pièce par pièce, un système de lois, de règlements, de structures et de façons de faire qui a atteint un tel niveau d’étanchéité que ce système risque d’étouffer littéralement l’agriculture et l’agroalimentaire et de les empêcher d’évoluer correctement vers un futur dont les caractéristiques et les exigences sont déjà hautement prévisibles. Habiter une place forte, c’est aussi se fermer des horizons et se replier un peu sur soi. Notre système est trop fermé », a résumé le porte-parole de l’organisme. La Commission espère rallier la population québécoise derrière cette nouvelle vision commune de l’agriculture. Le ministère de l’Agriculture devra aussi mettre de la chair autour de l’ambitieux programme de 49 recommandations.