Politique 5 septembre 2014

Agri-stabilité sous pression

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Tout indique que le principal programme canadien de gestion des risques ne sortira pas indemne des compressions budgétaires.

Diverses sources confirment qu’au moins deux scénarios sont sur la table en ce qui concerne la réduction du programme fédéral de gestion des risques Agri-stabilité.Une rencontre interministérielle a même été devancée au 6 juillet afin de traiter de cette question avant le rendez-vous initial qui était prévu le 12 septembre.

On envisage de changer le seuil de déclenchement, qui passerait de 15 % de diminution de la marge historique à 30 % ou à 50 %. Une étude récente de l’OCDE recommandait d’ailleurs d’éliminer la couverture d’Agri-stabilité pour les baisses de revenus de 15 à 30 %.

Rappelons que l’intervention moyenne de ce programme au Québec, de 2007 à 2010, a été de 160 M$, dont 60 % venant du gouvernement fédéral. La tendance des deux dernières années est toutefois à la baisse en raison des bonnes performances de plusieurs secteurs agricoles.

Selon une source proche du dossier, d’autres options sont également envisagées par les négociateurs du cadre stratégique Cultivons l’avenir 2. On songe notamment à un plafond sur les marges historiques qui seraient couvertes ou encore à la possibilité de couvrir les dépenses historiques plutôt que les revenus. Cette dernière hypothèse pourrait satisfaire certaines provinces productrices de céréales qui s’inquiètent de l’importante hausse des marges historiques de revenus, ce qui pourrait signifier à terme d’importantes sommes à débourser par les gouvernements advenant une chute radicale du prix du grain.

Toujours selon cette source, une autre option à l’étude serait de diminuer le pourcentage couvert par les deux ordres de gouvernement dans Agri-stabilité et de transférer une partie plus importante du risque aux producteurs. Bref, Ottawa veut trouver un moyen d’économiser ou du moins de limiter la hausse des dépenses dans les prochaines années. La manière précise d’y arriver fait toujours l’objet d’intenses négociations avec les dix provinces.

L’UPA rencontre Gerry Ritz

« On a proposé des modifications à Agri-stabilité pour atteindre certains objectifs du gouvernement », indique Marcel Groleau, président de l’UPA, qui a rencontré le ministre fédéral de l’Agriculture, Gerry Ritz, dans la semaine du 18 juin. Le président Groleau a toutefois insisté auprès du ministre afin que les agriculteurs conservent un « programme Agri-stabilité efficace », c’est-à-dire qui couvre 85 % de la marge historique de revenus.