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Les péquistes demandent au ministre de l’Agriculture d’être « cohérent » sur la question touchant l’accaparement de terres agricoles.
« Pourquoi le ministre refuse-t-il d’agir et d’être cohérent avec la situation? », a lancé le député péquiste de Kamouraska-Témiscouata, André Simard, mercredi, lors de la période des questions à l’Assemblée nationale.
Le député a tenté de faire un lien entre la création d’un fonds d’investissement qui achètera des terres au Québec, et l’incursion de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui injectera 250 M$ pour l’acquisition de terres agricoles à l’étranger, notamment au Brésil et en Australie.
André Simard a émis des doutes sur les intentions du gouvernement qui, d’un côté, vient de commander une étude à CIRANO (pour mesurer l’impact des acquisitions de terres au Québec), et qui, de l’autre côté, « investit dans le monde » en permettant à la Caisse de dépôt, le bas de laine des Québécois, d’acheter des terres avec un objectif de rendement sur le placement.
« Cohérence, là, on repassera », a-t-il soufflé.
Pas de péril en la demeure
Le ministre Corbeil lui a répondu qu’il n’y aurait « pas de menace ou de péril en la demeure » dans le dossier d’accaparement de terres agricoles au Québec par des firmes d’investissement et des spéculateurs fonciers.
Il estime en outre que le Québec « dispose de moyens efficaces » pour repousser toute offensive de spéculateurs qui auraient l’intention d’acheter nos terres, faisant référence à la Loi sur l’acquisition des terres agricoles par des non résidants.
« C’est clair dans cette loi. Une personne qui ne réside pas au Québec ne peut pas, sans l’autorisation de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), faire directement ou indirectement l’acquisition d’une terre agricole », a ajouté le ministre.
Il ne voit pas de problème et d’incohérence au fait que la Caisse de dépôt injecte quelques centaines de millions de dollars dans un fonds pour prendre part à l’encan foncier sur la planète.
Prospectus
Par ailleurs, alors qu’il posait ses questions, le député Simard tenait dans ses mains le prospectus d’une société en commandite, Partenaires agricoles. Celle-ci s’apprête à se lancer dans l’acquisition de terres agricoles au Québec.
La Terre a appris, en consultant ce prospectus, qu’un conseil d’administration composé essentiellement d’agronomes expérimentés est à la tête de cette société en commandite qui propose des rendements pouvant atteindre 10 % par année aux investisseurs.
Dans son prospectus, Partenaires agricoles s.e.c., société en commandite, précise sa mission : acheter des terres agricoles et laisser leur valeur s’apprécier dans la culture du maïs-grain, le soya, les haricots verts, le canola et l’avoine nue.
Partenaires agricoles compte dans ses rangs l’ancien président de l’Ordre des agronomes du Québec, Conrad Bernier, et souhaite lever 50 M$ en vendant 250 parts à 200 000 $ l’unité aux investisseurs prêts à miser sur le potentiel de la terre. Ceux qui entourent Conrad Bernier ont une solide expérience sur le terrain, pour avoir occupé des postes de haut niveau, entre autres au ministère de l’Agriculture.