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MIRABEL – En 2021, il s’est construit au Québec 55 hectares de serres, soit l’équivalent de la taille du Parc olympique, selon les informations obtenues par La Terre. Parmi ces 55 hectares fraîchement bâtis, 50 se consacrent à la culture maraîchère et fruitière, précise le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, lors d’une entrevue exclusive réalisée entre les rangées de tomates rouges et vertes du nouveau complexe de 4,5 hectares de Savoura à Mirabel.
Sous le bourdonnement des abeilles pollinisatrices, le ministre mentionne même être en avance sur l’objectif de doubler la superficie de serres maraîchères d’ici 2025 pour atteindre 240 hectares, comme prévu dans la Stratégie de croissance des serres lancée en novembre 2020.
Avec 350 projets analysés dans la dernière année, les nouveaux programmes de soutien du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) consacrés aux serres connaissent un réel engouement, notamment auprès des entreprises de petite taille. « Depuis un an, on a 30 nouvelles entreprises qui se sont lancées en serriculture », indique le ministre.
Il explique que plus de 200 projets ont été acceptés par le MAPAQ en 2021, dont 150 concernent l’utilisation de grands tunnels par de petites entreprises, 50 sont consacrés aux entreprises de taille moyenne et 15 sont des projets de grande envergure. Il ajoute qu’une douzaine d’entreprises serricoles ont bénéficié du Programme d’extension du réseau triphasé du ministère de l’Énergie.
Selon Statistique Canada, les ventes de fruits et légumes de serre ont bondi de 9 % au Québec entre 2019 et 2020 pour atteindre 159 M$. Bien que les données de 2021 ne soient pas encore publiées, le directeur général des Producteurs en serre du Québec, Claude Laniel, anticipe une hausse allant jusqu’à 175 M$.
Croissance progressive chez les épiciers
À l’autre bout de la chaîne d’alimentation, les épiciers observent une augmentation progressive de l’offre de produits de serre locaux et une réponse positive des consommateurs à leur égard. La gérante de la section des fruits et légumes du marché d’alimentation Pasquier de Delson en Montérégie, Annick Bergeron, témoigne d’une croissance de 15 à 20 % en un an.
« On se fait approcher de plus en plus par de petits producteurs qui font leur propre production en serre, mais j’ai aussi certains fournisseurs qui étaient déjà en place et qui ont grossi leurs serres pour pouvoir produire plus à l’année », dit-elle.
Au Provigo de Chertsey dans Lanaudière, le copropriétaire Bruno Desrochers a fait le choix de s’approvisionner exclusivement en concombres de serre du Québec. « J’ai aussi ma salade de serre disponible à l’année qui est en train de prendre un bon pourcentage de mes ventes versus le prix et le goût. J’en vends, j’en vends, c’est épouvantable », dit-il. David Lafrance, copropriétaire du Marché Tradition de Saint-Pie en Montérégie, mentionne cependant manquer de produits de serre du Québec. Il en commande à la chaîne Sobeys, mais ces derniers ne sont pas toujours livrés. Le responsable des achats de fruits et légumes de l’Intermarché Boyer de Montréal, Louis Pierre, fait le même constat, bien qu’il remarque une légère amélioration de la situation, notamment pour la tomate de serre.
Avec la collaboration de Martin Ménard