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Marcel Groleau et le ministre Corbeil s’entendent sur une nouvelle façon de travailler ensemble!
En entrevue de fin d’année avec la Terre, le 21 décembre dernier, le nouveau président de l’Union des producteurs agricoles, (UPA), Marcel Groleau, a dit souhaiter que le gouvernement mise davantage sur le potentiel de développement de la filière agroalimentaire.
À cet effet, il faudrait des « outils spécifiques » comme une nouvelle SOQUIA ou un bras financier plus puissant pour TRANSAQ afin de maximiser le développement de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Il s’agit là d’une des propositions importantes en vue des consultations à venir pour la mise en place d’une première politique bioalimentaire québécoise.
Pour favoriser le développement, il faudra aussi sécuriser l’approvisionnement des transformateurs comme les différents abattoirs du Québec. « Les programmes de stabilisation du revenu font porter un risque trop lourd sur les épaules des producteurs », estime le président. En fait, le secteur des viandes vit une « incertitude » qui retarde les investissements dans toute la filière. Plus spécifiquement, le président de l’UPA demande que La Financière agricole du Québec procède à des études d’impact et prévoie des délais suffisants lorsqu’elle introduit des modifications aux programmes comme la mesure d’efficacité du 25 %. Sur ce dernier point, M. Groleau a noté l’engagement du ministre Corbeil de respecter l’entente du 17 décembre 2010 qui prévoit une compensation pour les producteurs visés par ce resserrement de l’assurance stabilisation des revenus agricoles. Lors du dernier congrès, « le ministre a reconnu que cette mesure n’est pas soutenable à long terme », a aussi remarqué le président. Il s’attend donc à une atténuation ou au retrait éventuel de la mesure du 25 %.
Une autre priorité de l’organisation en 2012 sera de promouvoir «un accès prioritaire au marché québécois» pour l’ensemble des producteurs et transformateurs d’ici.
Le ministre Corbeil déposera sa politique
Quant à lui, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Pierre Corbeil, persiste et signe. Il accouchera d’une première politique bioalimentaire d’ici au printemps 2012. Il prévient les nombreux sceptiques. « Comme le disait le capitaine Bonhomme, ils seront confondus-dus-dus! Je vais mettre toute mon énergie pour ça », dit-il en imitant le célèbre personnage du capitaine Bonhomme.
Mais là s’arrête la comparaison entre le personnage et le ministre. On aura deviné que le ministre Corbeil, qui peut faire de l’humour quand la situation s’y prête, souhaite être pris au sérieux. « Je suis un gars de terrain et je vais continuer de l’être », dit-il.
Dix mois après son arrivée à l’Agriculture, le député d’Abitibi-Est admet qu’il n’a pas encore complété ce qu’il appelle « la courbe d’apprentissage ». « On se donne souvent un an pour faire ça. Il me reste deux bons mois encore », dit-il. Il a visité des fermes, rencontré des producteurs en Mauricie, en Abitibi, aux Îles-de-la-Madeleine. Il s’est aussi « mouillé », littéralement, en allant visiter des producteurs sinistrés lors des inondations dans le Richelieu; il a dû répondre, également, aux critiques de producteurs des secteurs du porc et du bovin, qui reprochaient à La Financière agricole son manque d’humanisme dans le traitement de leurs dossiers. Il refuse de parler d’affrontements entre les producteurs de porcs et La Financière. Ce sont plutôt des « échanges », selon lui, qui ont eu cours entre les deux camps. Est-ce à dire que c’est le calme après la tempête?
Mais il reconnaît qu’il reste encore « de l’ouvrage à faire », en 2012, et qu’il ne pourra pas tout faire tout seul. « Je relance un appel à la collaboration », dit-il.
Le ministre concède néanmoins que pour donner du tonus à l’agriculture québécoise, il faudra « faire des ajustements » et investir dans la recherche et le développement. « Ça va passer par l’innovation, la recherche, la formation, l’information », énumère-t-il. Il rappelle que les trois axes du livre vert qui font consensus sont les suivants : distinguer les produits du Québec, être compétitif et respecter l’environnement.