Le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) a surpris les négociants de grains avec son rapport du mois d’août : celui-ci indique des hausses prévues de rendements des cultures de soya et de maïs, alors que les conditions pluvieuses du printemps laissaient plutôt anticiper l’inverse.

Les marchés ont vite réagi à la nouvelle, faisant plonger les prix du maïs de près de 10 $/t et ceux du soya d’environ 27 $/t.

Les Américains ne se dirigent pas pour autant vers une production record. Les estimations font état d’une récolte de maïs atteignant 347 millions de tonnes en 2015, un résultat plus faible que les 361 millions de tonnes récoltées en 2014. Même chose pour le soya : on prévoit une récolte de 107 millions de tonnes cette année, ce qui est légèrement inférieur aux 108 millions de tonnes de l’an dernier.

Et les prix au Québec?

Les Américains ont ensemencé moins de superficies en maïs et, vu que les rendements seront techniquement moindres que l’an dernier, leur production totale devrait être à la baisse pour 2015. Combinée avec une demande encore forte (éthanol, alimentation animale, etc.), cette situation pousse les analystes contactés à anticiper des stocks plus faibles que l’an dernier, ce qui pourrait freiner la baisse des prix qui sévit actuellement.

Au chapitre du soya, le contexte est similaire, mais la dévaluation de la devise chinoise rend les Américains moins compétitifs pour ce qui est de l’exportation de leur soya en Chine, un marché majeur pour eux.

Au Québec, toutefois, la possibilité d’une baisse du prix du maïs est réelle, selon Simon Brière, stratège de marché chez R.J. O’Brien et associés Canada. « De manière générale, la récolte de maïs s’annonce bonne au Québec. On pourrait même avoir des surplus cette année. Ce scénario, conjugué à la légère hausse des rendements prévue aux États-Unis, pourrait entraîner une baisse des prix à la récolte. »

En ce qui concerne les céréales — particulièrement le blé –, les résultats du département de l’Agriculture des États-Unis n’ont pas surpris les négociants. Les prix n’en ont pas moins suivi la tendance baissière du maïs et du soya.