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Cet été, des cas de mildiou ont été répertoriés dans quelques régions du Québec, notamment en Mauricie et en Montérégie, rapporte le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). Une épidémie de mildiou, c’est la grande hantise des producteurs agricoles, puisque cette maladie très agressive se propage rapidement et peut être dévastatrice pour les récoltes. La bonne nouvelle : des chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) pourraient bien avoir trouvé le moyen de prévenir ce fléau grâce à des recherches menées sur la pomme de terre.
L’équipe de chercheurs, dirigée par Bourlaye Fofana, généticien d’AAC à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, a déterminé que le sélénium, un oligoélément minéral qui agit comme antioxydant, pouvait jouer un rôle clé pour stimuler l’immunité des plantes contre les maladies.
Des résultats probants
Pour mettre leur hypothèse à l’épreuve, Bourlaye Fofana et son collègue Rick Peters, phytopathologiste à AAC, ont conduit des expérimentations en serre et en laboratoire. Ils ont pulvérisé différentes concentrations de sélénium sur les plants de pommes de terre, puis les ont exposés au mildiou. Les résultats ont été probants : non seulement les plantes ont-elles été préparées à combattre le mildiou, mais la seconde application de sélénium a complètement inhibé le développement de la maladie.
« Ce fut une belle surprise, affirme Bourlaye Fofana. En plus, c’est une solution facile à appliquer. Pour un traitement préventif, les producteurs peuvent vaporiser une solution liquide de sélénium sur les plants de pommes de terre pendant la période de croissance, selon la dose recommandée par le fabricant. Le traitement se fait en deux temps, à un intervalle de 10 jours entre les pulvérisations, et peut être utilisé sur des cultures en champ ou en serre. »
Le chercheur recommande toutefois d’appliquer le sélénium sur les cultures lorsqu’aucune pluie n’est prévue pendant un ou deux jours, afin de maximiser l’efficacité du traitement.
En plus d’offrir une solution de rechange aux pesticides et aux herbicides, souvent critiqués pour leurs effets néfastes sur l’environnement, cette découverte a l’avantage de regarnir les sols pauvres en nutriments et d’améliorer la valeur nutritionnelle des plantes.
L’équipe de Bourlaye Fofana veut maintenant tester le sélénium sur d’autres aliments, notamment les tomates de serre. Son équipe a également identifié les gènes de la pomme de terre qui sont activés par le traitement au sélénium, ouvrant ainsi la voie à des recherches futures pour combattre d’autres maladies végétales.