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Des dommages majeurs causés par les vers-gris noirs et les vers-gris moissonneurs ont été rapportés dans des champs de canola, de céréales et de maïs en Abitibi-Témiscamingue, de même qu’en Estrie. Sur les médias sociaux, l’agronome Josée Falardeau a publié une vidéo « pour se faire une image mentale de la sévérité de la situation avec les vers-gris », décrit-elle. On y voit une larve dévorer le restant d’un plant d’avoine. « Du jamais vu, affirme-t-elle en entrevue avec La Terre. La situation est vraiment désolante. Plusieurs centaines d’acres ont été resemés. Et des milliers d’acres ont été traités à la suite des signalements des dégâts. Certaines infestations se terminent, alors que d’autres débutent… La même situation se vit présentement en Ontario », témoigne l’agronome, qui est représentante des ventes pour Synagri.
Elle indique que la sécheresse enregistrée en 2023, couplée à l’hiver doux, s’est révélée un combo qui a fait exploser les populations de vers-gris.
Le Réseau d’avertissements phytosanitaires mentionne que des insecticides sont peu efficaces lorsque l’insecte a atteint les derniers stades larvaires, d’où l’importance de dépister les champs dès l’apparition des premiers dommages.
Invasion de criquets dans le Bas-Saint-Laurent
Une mystérieuse invasion de criquets a complètement anéanti quelques champs situés près de Rivière-du-Loup, dans le Bas-Saint-Laurent. « Ils ont tout mangé le champ de soya en près de trois jours », raconte Philippe Dionne, agronome au Club sols vivants.
La vélocité de l’attaque des criquets a menotté l’intervention, puisque l’agronome est passé visiter le champ le vendredi et dès le lundi, le développement exponentiel de la population de criquets rendait un traitement impossible. L’insecte a été identifié. Il s’agit du criquet voyageur. Philippe Dionne ignore d’où vient cette soudaine population, lui qui n’avait jamais constaté de tels ravages de criquets auparavant. L’agronome dresse l’hypothèse que le sol, un sable très fin, s’est réchauffé rapidement, ce qui a accéléré le cycle de développement de l’insecte.
Pas évident de traiter
Le réseau d’avertissements phytosanitaires, aussi appelé RAP, indique que les criquets, souvent appelés à tort « sauterelles », peuvent s’attaquer au feuillage du soya, du maïs, des céréales ainsi qu’aux prairies et aux pâturages. Il est assez rare que les criquets causent des dommages suffisamment importants pour justifier une intervention phytosanitaire, explique le RAP.
« Dans le cas où une intervention serait justifiée, cette dernière doit être effectuée lorsque les criquets sont encore au stade nymphal (absence d’ailes) et qu’ils s’alimentent activement du feuillage des cultures », peut-on lire dans le bulletin du 14 juin.
Or, Philippe Dionne spécifie qu’un plant mature de soya peut probablement résister et supporter une légère défoliation avant de justifier un traitement, mais dans le cas de la culture ravagée, il s’agissait de plants de soya au stade d’émergence.
Le délai était trop court pour faire venir l’insecticide et obtenir les conditions pour l’appliquer. Le succès du traitement apparaissait aussi hypothétique, puisque l’insecticide est efficace durant un court laps de temps et l’insecte se déplace facilement. « Si tu arroses, est-ce que tu arroses chez les voisins aussi? » questionne l’agronome. Les champs de céréales et les praires voisines ne semblaient pas envahis.
Arrivés à maturité, tous ces criquets pourraient voler et se reproduire. « On peut s’attendre à ce qu’il y ait beaucoup de criquets dans la région cet été », anticipe Philippe Dionne.