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LA VISITATION-DE-YAMASKA —Féru de machinerie agricole depuis toujours, Christian Dionne a appris très jeune de son père comment fabriquer des machines pour la ferme familiale.
Sur le terrain de la ferme Les entreprises 2000 Christian Dionne, le dense tapis de neige niché entre les silos tarde à faire place au gravier. La température, anormalement basse en ce début de printemps, confine le propriétaire de la ferme dans l’ancienne étable, convertie en atelier. Au fond de l’immense bâtiment, vêtu de son habit de travail et de son masque de soudure, Christian Dionne taille une pièce métallique qui sera fixée sur le poêle à bois qui brûle à plein régime.
« Une chance que la pièce est chauffée. Ça me permet de patenter pendant l’hiver », lance le producteur de maïs, de soya et de haricots secs. Si la ferme achetée de son père ne produit que des grandes cultures aujourd’hui, ce ne fut pas toujours le cas. Claude Dionne a acquis l’exploitation familiale avec sa femme, Andrée, au début des années 1980, après avoir été copropriétaire d’une entreprise agricole avec son frère.
« Au départ, mon père produisait du lait, note Christian Dionne. Il s’est lancé dans ce type de production le temps d’amasser l’argent nécessaire pour démarrer en grandes cultures. » Lorsqu’il a eu une superficie assez grande de terre, au début des années 1990, il a vendu son troupeau, qui comptait environ 30 vaches laitières à l’époque. L’étable où logeaient les bêtes de la ferme a alors été convertie en atelier pour les patentes.
Un héritage de patenteux
Tout comme son paternel, Christian Dionne a toujours été plus attiré par la machinerie que par les animaux. « Mon père a toujours été patenteux, souligne le producteur de 36 ans. Il a été soudeur pour la marine industrielle à Sorel et sur le chantier du barrage hydroélectrique Manic 3. C’est lui qui m’a tout montré. »
Le patenteux s’est initié rapidement aux tâches à la ferme, mais surtout à la manipulation de machinerie agricole. Dès l’âge de sept ans, il montait à bord du tracteur pour faucher le foin des terres familiales. « Mon père m’a aussi montré très jeune à souder », se souvient le diplômé en production bovine de l’École d’agriculture de Nicolet.
Aujourd’hui, le propriétaire de la ferme patente pour combler les besoins en outils de son entreprise, mais également par plaisir. Son garage, qui regorge d’outils et où une presse et trois soudeuses sont minutieusement installées, en témoigne. « J’ai acheté cette soudeuse construite dans les années 1970 l’année dernière, affirme avec fierté le patenteux. Avec ça, je peux souder sans arrêt et sans danger de briser des pièces. » Christian Dionne ne dessine pas ses machines avant de les concevoir. Son plan est bien imprimé dans sa tête. « Je m’inspire de ce que je vois ailleurs et, parfois, je vais voir ce qui se fait sur Internet, explique-t-il. Mais mon plan se trouve toujours dans ma tête. »
Il est encore tôt pour penser à la relève de la ferme, où sont cultivés environ 182 ha de maïs, de soya et de haricots secs. Pourtant, Christian Dionne, qui a deux enfants, initie déjà son fils de sept ans à la fabrication de patentes. « Il adore taponner, souligne le producteur de grandes cultures en montrant le masque de soudure que porte son garçon lorsqu’il bricole avec lui. Quand je lui ai montré à souder, il voulait juste faire ça. »