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À une époque où de nombreux obstacles se dressaient devant les fermes laitières, patenter a constitué un vecteur de développement à la Ferme Patro-De.
Marcel Turgeon est propriétaire de la Ferme Patro-De avec ses enfants Nancy et Denis, depuis peu. Si la ferme possède aujourd’hui près de 200 vaches laitières, produit 4 500 porcs par année et cultive environ 515 hectares de terres en maïs et en soya, c’est en grande partie grâce au talent de patenteux de Marcel Turgeon et de son père Patrice. À une époque où l’accès au financement freinait le développement agricole, les deux hommes ont décidé de prendre le destin de l’entreprise familiale en main.
« À l’époque, à la fin des années 1960, début 1970, c’était presque impossible d’obtenir du financement pour prendre de l’expansion, se souvient Marcel Turgeon. Il fallait s’autofinancer. » Le patenteux rappelle toutefois qu’à l’époque, l’industrie laitière ne générait pas autant de revenus qu’aujourd’hui. Pour la construction d’une grange d’une valeur de 30 000 $, Patrice Turgeon n’avait même pas obtenu la moitié de la somme en financement.
Voyant les portes se refermer devant eux, les Turgeon ont mis la main à la pâte. À peine sortis des bancs de l’École d’agriculture de Sainte-Croix, Marcel Turgeon et son père ont entrepris de construire eux-mêmes leur étable d’une capacité de 100 vaches.
« C’était notre façon d’économiser de l’argent et de grossir plus rapidement, explique le producteur. À part la salle de traite, tout l’équipement de l’étable était fabriqué de nos mains. »
Au même moment, la difficulté d’acquérir des quotas laitiers constituait un autre obstacle majeur au développement de la ferme familiale. Comme il y avait des limites de droits de production par personne, Marcel Turgeon a décidé de se procurer ses propres animaux et son quota. Les vaches et leur production appartenaient aux patenteux, mais elles logeaient au même endroit que celles de son père. « Quand on livrait le lait, il y avait, par exemple, 1 000 litres à mon nom et 2 000 au nom de Patrice Turgeon, note-t-il. On n’était pas censés faire ça, mais on n’était pas les seuls à le faire. »
Patenter pour le plaisir
Marcel Turgeon a appris à bricoler avec son père qui était lui-même un bon patenteux. « Il avait acheté une soudeuse quand j’étais petit, se rappelle le copropriétaire de la ferme Patro-De. C’est comme ça que j’ai appris à tout faire. » Bien qu’il patente moins aujourd’hui puisqu’il manque de temps, le producteur aime fabriquer ses propres machines.
« On en fait encore, mais moins. C’est surtout l’hiver qu’on patente maintenant, lance-t-il en ajoutant que son fils Denis est un meilleur bricoleur que lui. J’adore encore patenter et ça me permet de garder la main pour faire les ajustements sur notre machinerie. »