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L’euthanasie fait partie des actions dont on ne veut pas parler et qu’on veut le moins possible avoir à réaliser. Cette réticence provient souvent de l’attachement à un animal. Parfois, les raisons sont d’ordre financier; parfois, c’est tout simplement le fait de mettre fin à la vie d’un animal qui s’avère ardu. C’est difficile psychologiquement de prendre la décision et de l’exécuter, ce qui nous pousse parfois à retarder l’inévitable. Soyons honnêtes, ce n’est facile pour personne. L’euthanasie peut être réalisée par un vétérinaire, un producteur ou un employé bien formé.
Quelles sont les options?
1. Injection létale par un vétérinaire (ex. : barbituriques). Cette méthode d’euthanasie considérée comme
« douce » par plusieurs requiert la visite d’un vétérinaire du fait que les médicaments utilisés sont contrôlés. C’est la méthode la plus communément utilisée par les vétérinaires. Le problème avec celle-ci réside dans les risques associés aux résidus qui peuvent se retrouver dans les produits issus de l’équarrissage de ces carcasses. De plus, une disposition inadéquate des carcasses risquerait d’entraîner une contamination de l’environnement ou l’intoxication par ingestion des animaux sauvages ou domestiques qui les consommeraient.
2. Arme à feu. Cette méthode primaire d’euthanasie est la plus souvent utilisée par les producteurs de bovins. Elle est efficace lorsqu’elle est bien effectuée en utilisant des calibres d’arme et de munitions adéquats pour la taille de l’animal. Une formation est essentielle pour s’assurer de bien comprendre les étapes à suivre, les effets du tir sur l’animal, la constatation de l’état d’inconscience et la confirmation de la mort par le manipulateur. Les principaux désavantages de l’arme à feu concernent l’esthétisme, la nécessité d’avoir un permis d’arme et les dangers de son utilisation.
3. Pistolet percuteur. Cette méthode primaire d’euthanasie est très efficace lorsqu’elle est exécutée par une personne bien formée qui utilise le matériel approprié et en bon état. Elle crée des dommages au cerveau qui rendent immédiatement l’animal inconscient. Une étape supplémentaire comme une saignée ou une ponction cardiaque doit obligatoirement être effectuée sur l’animal inconscient pour s’assurer de la mort, car les lésions au cerveau engendrées par un pistolet percuteur sont moindres que celles causées par une arme à feu. L’utilisation du pistolet percuteur ne requiert pas de permis et les dangers de son utilisation sont moindres.
Pour le soin et le bien-être des animaux d’élevage, l’euthanasie représente un acte essentiel afin d’éviter ou d’atténuer des souffrances. La mise en place d’un arbre de décision peut faciliter la décision d’euthanasier ou non des animaux à la ferme, car il vous donnera les arguments pour prendre une décision rapide.
Pour information, la compagnie Sanimax n’offre plus le service d’euthanasie à la ferme depuis mai 2022 et les animaux euthanasiés aux barbituriques ne seront plus récupérés à partir de 2023.
Un acte nécessaire L’euthanasie des animaux d’élevage doit être vue comme un acte nécessaire mettant fin, sans cruauté, à la vie d’un animal afin de le libérer des souffrances secondaires à des blessures ou à des maladies graves incurables. L’euthanasie n’est pas seulement une option; elle devient une obligation dans plusieurs situations. |
Dre Martine Denicourt, m.v.
Dre Marjolaine Rousseau, m.v.
Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal