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Que ce soit par leur structure sociale complexe, la production de miel ou la pollinisation des fleurs, les abeilles ont toujours fasciné les humains. Le Canada compte près de 10 000 apiculteurs et 800 000 ruches, qui génèrent des ventes de près de 200 millions de dollars. La pollinisation contribue à 4 à 5,5 milliards de dollars additionnels par année à l’industrie agricole canadienne, selon Agriculture et agroalimentaire Canada.
L’augmentation des pertes hivernales enregistrées depuis 2007 est préoccupante. Les abeilles nécessitent une grande réserve d’énergie (graisse et sucres) et un état de santé parfait pour produire de la chaleur dans la ruche et survivre pendant sept ou huit mois à l’hiver.
Un parasite dévastateur
La mite Varroa destructor est le parasite le plus dévastateur pour les colonies de l’est du pays. Ce parasite se reproduit dans les alvéoles des larves en développement et peut transférer des virus aux jeunes abeilles. Par conséquent, l’infection entraîne une diminution du poids, mais possiblement aussi de la réserve de tissus adipeux et de certaines composantes de l’hémolymphe (sang de l’abeille). À la naissance, les abeilles parasitées sont affaiblies et leurs chances de survivre à l’hiver sont diminuées.
Des chercheurs de la Faculté de médecine vétérinaire, dont les vétérinaires pathologistes Dre Marie-Odile Benoit-Biancamano (Groupe de recherche sur les maladies infectieuses en production animale – GREMIP) et Dre Annie Deschamps, et le vétérinaire apicole Dr Pascal Dubreuil, ont mis de l’avant un projet de recherche pour démystifier les conséquences de Varroa. Le but de cette recherche est de vérifier si l’infestation par Varroa affecte la quantité et la qualité des corps graisseux, des hémocytes (cellules du système immunitaire) et des sucres en circulation en comparant six ruches infestées et six ruches saines.
Le glucomètre… pour les abeilles
Le glucomètre portatif, conçu pour mesurer la concentration de glucose dans le sang des mammifères, pourrait devenir un outil pratique pour les vétérinaires, chercheurs et apiculteurs afin de déceler les effets néfastes du parasite. De plus, une analyse au microscope des corps graisseux (foie de l’abeille) et des hémocytes des abeilles infestées sera comparée avec celles des abeilles saines. Cette recherche aidera à déterminer s’il existe des indicateurs prédictifs pour la survie hivernale de l’abeille.
Ces résultats soutiendront l’avancement des connaissances sur la physiologie des abeilles et les impacts biologiques du parasite, permettant une meilleure gestion des colonies. La qualité des produits dérivés et la rentabilité des cultures seront aussi améliorées. Le défi probable consistera à minimiser les taux d’infestation du parasite durant l’été afin de permettre la survie des abeilles en hiver.
Mortalité à la hausse Le taux de mortalité mondial des abeilles au cours des 30 dernières années a augmenté avec l’utilisation de pesticides, la modernisation agricole, le manque de biodiversité florale, les maladies et les parasites. L’Association canadienne des apiculteurs professionnels a enregistré, lors de l’hiver 2018-2019, une perte de 25,7 % des colonies au Canada. |
ANTOINE COURNOYER, DMV, Étudiant à la maîtrise en sciences vétérinaires
Dre MARIE-ODILE BENOIT-BIANCAMANO, DMV, M. SC., Ph. D, DACVP, DECVP, FIATP
Dr PASCAL DUBREUIL, DMV, M. Sc., Ph. D
Dre ANNIE DESCHAMPS, DMV, DACVP
Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal