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Fidèle à son habitude, Ottawa a choisi de couper la poire en deux en ce qui concerne les importations supplémentaires de fromages européens. Il précise en même temps que le Programme d’investissement à la ferme limitera le financement des projets à 250 000 $ par entreprise.
Les fromageries d’une part et les distributeurs et détaillants d’autre part se partageront ainsi moitié-moitié les 17 500 tonnes additionnelles de fromage. Ces fromages européens, est-il besoin de le rappeler, ont été concédés par le Canada dans le cadre de l’Accord économique et commercial global (AECG). Celui-ci entrera officiellement en vigueur le 21 septembre prochain.
« Comment pouvons-nous justifier l’attribution de licences d’importation à des acteurs qui ne seront pas touchés par les importations supplémentaires? » a réagi avec véhémence Jacques Lefebvre à CBC. Le président de l’Association canadienne des transformateurs laitiers du Canada a noté avec dérision que « c’est Noël en juillet » pour les détaillants.
« Je suis persuadé que nous avons posé les assises qui permettront d’offrir d’intéressantes occasions d’affaires aux Canadiens dans le secteur du fromage, particulièrement à nos petites et moyennes entreprises », a pour sa part commenté par voie de communiqué le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne. Celui-ci n’était pas disponible pour une entrevue.
Le ministre a ainsi précisé que les petites et moyennes entreprises du secteur du fromage recevront 60 % des contingents. Ce pourcentage sera lui-même divisé en deux parties égales entre les fromageries et les détaillants et distributeurs. Les grands fabricants obtiendront pour leur part 20 %, le même pourcentage étant offert aux grands détaillants et distributeurs pour un total de 40 %.
Cette décision risque aussi de déplaire passablement aux fromageries artisanales québécoises, qui ont développé plus de 300 fromages fins ces dernières années. Celles-ci ont fait valoir au fédéral qu’elles seront principalement touchées par ces importations supplémentaires.
Outre les fromages de tous les types importés d’Europe pour revente directe au Canada, Ottawa va également créer un nouveau type de contingent tarifaire. Ce contingent de 1,7 million de kilos sera destiné à la transformation alimentaire pour des fromages dits industriels.
Programme d’investissement
Par ailleurs, le ministre de l’Agriculture du Canada, Lawrence MacAulay, a précisé aujourd’hui les termes du Programme d’investissement à la ferme annoncé l’automne dernier. Rappelons que les Producteurs de lait du Québec réclamaient plutôt le versement de compensations de manière à atténuer les pertes découlant de l’Accord. À leurs yeux, ces quotas supplémentaires vont plutôt accaparer le développement du marché canadien.
Le Programme d’investissement à la ferme offrira une aide maximale de 250 000 $ par ferme laitière titulaire d’un quota. Le programme couvrira au maximum la moitié des coûts des projets entrepris depuis le 10 novembre 2016. Cet argent devra servir à moderniser l’équipement pour accroître la productivité, soit pour l’achat de robots de traite ou de systèmes d’alimentation automatisés. Seront également admissibles les investissements dans de petits projets comme la gestion des troupeaux et l’équipement d’étable.
Les demandes seront acceptées à compter du 22 août prochain suivant le principe du premier arrivé, premier servi.