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Il existe différents modèles de logement en groupe. L’Utili-Terre vous présente les cinq systèmes les plus utilisés dans les élevages québécois.
Dans ce modèle d’aménagement, la moulée tombe directement au sol; il n’y a alors aucun contrôle sur la consommation. « C’est le système le moins coûteux à mettre en place, mais c’est aussi celui où les coûts d’alimentation sont les plus élevés. Car pour limiter la compétition, il faut donner une plus grande quantité de moulée. Certaines truies sont alors suralimentées », explique Sébastien Turcotte, agronome et chargé de projet au Centre de développement du porc du Québec (CDPQ). Avec ce type de logement, le nombre idéal de truies se situe entre 15 et 25 pour chacun des groupes. Lorsque ceux-ci sont formés, il faut rassembler des truies de même parité, grosseur et état de chair, par exemple. « En moyenne, de 5 à 10 % des truies vont devoir être sorties du groupe parce qu’elles ne sont pas en mesure de prendre leur place afin de s’alimenter suffisamment. L’éleveur doit alors prévoir pour elles des espaces supplémentaires », souligne Sébastien Turcotte. Enfin, ce type de logement requiert un très bon sens de l’observation, notamment lors du repas. Au CDPQ, on recommande avec ce système d’alimentation une surface de plancher de 22 à 24 pi2.
Le système de bat-flanc ressemble à la technique de l’alimentation au sol, à la différence que la moulée est dirigée dans une auge au niveau du sol. Celle-ci est séparée par un bat-flanc, c’est-à-dire une cloison. Les bat-flanc se trouvent idéalement à distance de 2 pieds chacun. Ainsi, lorsque la truie s’alimente, la cloison l’empêche de voir sa voisine. Cette cloison diminue le vol de moulée. « Ce système n’offre pas de contrôle sur l’alimentation des truies », spécifie toutefois Sébastien Turcotte. Lors de l’aménagement de ce type de logement, des équipements peuvent être réutilisés pour abaisser le coût des travaux. On recommande une surface de plancher de 22 à 24 pi2 et des groupes de 6 à 15 truies. L’homogénéité du groupe s’avère aussi importante avec ce type de système.
Distributeurs automatiques de concentrés (DAC)
Le DAC s’avère l’un des seuls systèmes qui permet d’alimenter les truies de façon individuelle. En fait, chaque truie possède une puce à l’oreille. Lorsque l’animal se présente au DAC, la puce est lue. De plus, la quantité de moulée et le type d’aliments pour chaque truie peuvent être personnalisés selon son état de chair et sa parité, notamment. Le DAC permet aussi la distribution de médicaments et la détection des chaleurs. Ce système donne aux femelles la possibilité de s’alimenter 24 heures sur 24. En moyenne, chaque truie y passe 15 minutes. Ensuite, la porte s’ouvre et elle est chassée par une autre. Une surface de 19 pi2 est suffisante pour un système d’alimentation avec DAC. De façon générale, on compte un DAC pour 60 truies. Il existe un modèle avec une capacité de 80 bêtes. Pour les cochettes, un parc d’entraînement est aménagé avec un vrai DAC ou un faux. Il faut prévoir environ une semaine pour que les cochettes s’y habituent.
Réfectoire autobloquant
Chaque truie possède sa cage; elle y entre et en sort à sa guise. Lors des repas, la cage se bloque et l’alimentation s’effectue directement dans l’auge. « Ce système requiert beaucoup d’espace, car derrière les cages, il faut une aire de repos. Souvent, cet espace est constitué d’un plancher latté, donc peu confortable pour les truies. On observe alors que seulement 15 à 20 % d’entre elles sortent de leur cage », souligne Sébastien Turcotte. Les réfectoires autobloquants s’avèrent les plus coûteux; on ne devrait donc pas en recenser en grand nombre au Québec.
Système de type réfectoire développé au Québec
Un nouveau système de type réfectoire développé par l’équipementier québécois Jyga Technologies, de Saint-Nicolas, se révèle fort prometteur. À l’essai, le système propose une alimentation personnalisée pour chaque truie. En fait, il sera possible de servir deux moulées différentes de même que de détecter les animaux en chaleur et de leur apposer une trace de peinture pour les identifier. Comme pour le DAC, les truies seront munies d’une puce électronique à l’oreille; on pourra alors suivre leur consommation avec précision. La quantité de réfectoires variera en fonction du nombre de femelles par parc. Le ratio truie-station d’alimentation s’élève à 15 pour 1. Ce nouveau système s’adapte à la taille de toute entreprise. « Il sera de 20 à 40 % moins cher que le DAC », affirme Sébastien Turcotte.
La truie pourra passer en moyenne de 15 à 45 minutes dans le réfectoire. « Après avoir mangé, elle pourra relaxer quelques minutes seule dans la cage réfectoire. À un moment donné, elle quittera d’elle-même la cage, car elle aura soif. Il lui sera impossible de se coucher dans la cage réfectoire », explique Sébastien Turcotte. On suggère également un parc d’entraînement pour les cochettes avec un ratio de 6 pour 1.