Un hiver doux attend les Québécois. « On prévoit des températures au-dessus des normales, surtout pour janvier et février », résume le météorologue André Monette, spécifiant toutefois que cet hiver doux commencera seulement après un début de décembre coriace.

« On prévoit des températures plus froides que la normale pour commencer décembre. Un dôme d’air froid provenant de l’Alaska et des Prairies canadiennes se déplacera vers nos régions. On ne peut dire quand il nous quittera, mais il pourrait rester pendant deux semaines », prévoit-il.

Ensuite, à quelques jours des festivités de Noël, le souffle de l’âne dans la crèche, qui sait, pourrait pousser le dôme d’air froid, laissant place à des températures plus clémentes, lesquelles pourraient s’installer au Québec jusqu’à la fin de l’hiver.

Historiquement, la moyenne des températures pour janvier est de -4 °C au début du mois et de -6 °C à la fin du mois pour le sud du Québec. Les régions plus au nord, comme le Saguenay–Lac-Saint-Jean, affichent une moyenne de -9 °C au début de janvier et de -12 °C à la fin. Le chef du service de météorologie chez MétéoMédia s’attend à des températures plus élevées que les moyennes de janvier et de février.

Contrairement à l’an passé, lors duquel l’hiver s’était pratiquement terminé à la mi-janvier, sans journée froide dans le sud du Québec, il s’attend cette fois à quelques descentes d’air froid venant perturber les segments de températures plus clémentes.

Précipitations à la hausse

Le phénomène météorologique La Niña, couplé à des eaux plus chaudes dans l’océan Pacifique, près des côtes de la Chine et de la Russie, favoriseront une succession de crêtes et de creux. « Le jeu de crêtes et de creux amènera un courant-jet [ou courant d’altitude] sur les Grands Lacs et le Québec avec plusieurs dépressions et tempêtes possiblement sur nous. On prévoit plus de précipitations, mais le régime de douceur amènera moins de neige en moyenne et davantage de mélanges de pluie et de grésil qu’à l’habitude dans la vallée du Saint-Laurent. Dans les secteurs plus au nord, comme en Abitibi-Témiscamingue et au Saguenay–Lac-Saint-Jean, les plus grands volumes de précipitations devraient être principalement sous forme de neige. Ils devraient donc avoir plus de neige que leur moyenne », énumère M. Monette.

Dans l’Est-du-Québec, il anticipe davantage de précipitations pour le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et la Côte-Nord, mais ces précipitations qui ne seront pas uniquement en neige. Ces régions devraient donc finir l’hiver dans leur moyenne de saison en matière d’accumulations de neige, le reste étant en mélange de pluie et de grésil. « Il ne suffira de pas grand-chose pour que les systèmes donnent de la neige ou se transforment en mélanges », dit-il, expliquant le niveau de difficulté dans ce type de prédictions à long terme.

Dernier aspect : il prévoit moins de dépressions provenant de la côte est américaine et un plus grand nombre en provenance du centre des États-Unis, comme du Colorado et du Texas. Ce type de trajectoire apporte en hiver des systèmes plus costauds en précipitations que ceux provenant de l’Ouest canadien, renforçant la thèse d’un hiver caractérisé par plus grand volume de neige ou de… pluie!