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Des nuits de gel survenues en mai, de forts vents, quelques jours de canicule au début juin et ensuite de la pluie qui s’est faite rare : des producteurs maraîchers ont dû irriguer leurs cultures sans relâche ces dernières semaines pour les protéger d’un cocktail météo attaquant sur tous les fronts.
Si plusieurs affirmaient, le 6 juin, avoir limité les dégâts et que leur production se portait bien dans l’ensemble, ils attendaient tous la pluie avec impatience.
« C’est très sec; ça ressemble à la saison de 2020 », a fait remarquer Marc-André Van Winden, dont la ferme se situe à Napierville, en Montérégie.
Celui qui représente 12 producteurs maraîchers actionnaires du Groupe Vegco, basé dans la municipalité voisine de Sherrington, explique que la récente canicule a mené la vie dure aux cultures d’oignons et de carottes, qui étaient à un stade de développement peu avancé. Par endroits, des producteurs ont dû ressemer ou avaient des problèmes de levée.
« Quand j’ai parlé aux producteurs dans mon coin, il y avait quelques pertes, rien de majeur encore, parce qu’ils sont bien équipés pour irriguer, mais il faut vraiment qu’il pleuve », estime le producteur.
Les grands vents qui se mêlent de la partie, par ailleurs, ne facilitent pas la tâche aux agriculteurs du coin. « La terre noire vient vraiment comme une poussière, si tu n’irrigues pas. Quand c’est sec, ça part au vent. »
À Saint-Hyacinthe, un producteur d’ail, Samuel Côté, relève aussi qu’avec le vent et la chaleur, « tout est un contexte asséchant ».
François Locas, qui produit des carottes à Saint-Roch-de-l’Achigan et à Saint-Lin–Laurentides, dans Lanaudière, doit aussi irriguer au maximum pour « se battre » contre les vents et la sécheresse qui surviennent après plusieurs nuits de gel au printemps.
« Il faut reprendre ce qu’on a semé il y a trois semaines. Avec la gelée qu’on a eue, ça a causé un stress aux carottes. Dix jours après, c’était la canicule. Les trois derniers jours, il y avait des écarts de 25 degrés entre le jour et la nuit », énumère l’agriculteur, qui constate devoir irriguer de plus en plus depuis quelques années pour « pallier ces écarts météo extrêmes » qui lui donnent du fil à retordre.
Des coûts élevés d’irrigation
À Portneuf, un producteur de fraises, Israël Faucher, a déjà irrigué ses cultures 14 nuits cette saison pour les protéger contre le gel, alors que normalement, il le fait entre quatre et six fois au printemps. Il assure que ses premières fraises sont belles et qu’il ne manquera pas d’eau, mais constate que le niveau dans les bassins où il s’approvisionne est beaucoup plus bas qu’à l’habitude à cette période de l’année. Surtout qu’il doit poursuivre l’irrigation continue en raison du vent et du manque de pluie.
« On réussit à irriguer comme il faut, mais les coûts sont élevés. Je dirais que ça nous coûte entre 3 000 $ et 4 000 $ de diesel par jour pour irriguer. »
Quelques jours d’avance pour les fraises
Les récoltes de fraises cultivées sous bâche sont commencées dans plusieurs régions du Québec avec quelques jours d’avance, en raison de la canicule survenue au début juin, relève David Lemire, qui vient tout juste de terminer son mandat de président à l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec. « Quand il fait chaud comme ça, les fruits sortent plus vite. Ceux qui n’ont pas de système d’irrigation ont peut-être des fruits un peu plus petits, mais la plupart sont équipés pour irriguer », indique le producteur de Trois-Rivières.