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Des producteurs de fraises n’ont pas fermé l’œil souvent cette semaine, eux qui sont à la guerre avec leur équipe pour sauver leurs cultures de plusieurs nuits de gel qui se succèdent depuis samedi. Celle du 24 au 25 avril a été la plus robuste à combattre jusqu’ici, surtout près de Montréal, où le mercure a chuté entre -5 et -7 °C, alors que la floraison des plants est plus avancée que la normale, ce qui augmente de beaucoup les risques de pertes.
« On a commencé à arroser hier soir à 10 h, et là, on arrose encore. Ça fait cinq nuits, nous autres, qu’on fait ça », a témoigné un producteur de Saint-Eustache, dans les Laurentides, Louis Bélisle, le matin du 25 avril. Les nuits de la dernière semaine ont été épuisantes, dit-il, mais le jeu en aura valu la chandelle, car la bataille se passe plutôt bien pour lui jusqu’à présent.
Elle n’est toutefois pas finie, le mercure devant encore chuter sous zéro au cours des deux prochaines nuits, dans son secteur. À sa ferme, 75 hectares de plants sous bâches sont à protéger, car ils sont déjà en boutons ou en fleurs, ce qui les rend très fragiles face aux gels. Le faible couvert de neige, en mars, et la douce température ont accéléré la croissance des plants et la floraison, cette année, par rapport à la normale.
À la ferme de Simon Charbonneau, à Sainte-Anne-des-Plaines, dans les Laurentides, 20 employés se sont activés dans les champs la nuit passée pour s’assurer que les gicleurs ne gèlent pas et pour limiter les bris durant l’irrigation, qui n’a jamais cessé, pendant 12 h. Le mercure est descendu à -7 °C dans son coin.
« On a réussi à traverser ça, mais il reste au moins une autre nuit à -4, -6 degrés à venir », exprime le producteur, dont plus de 30 hectares de plants sont déjà en bouton ou en fleurs.
Les douceurs de mars ont même eu des répercussions jusqu’à Pont-Rouge, dans Portneuf, où Israël Faucher observe aussi des plants déjà en boutons qu’il doit protéger. La nuit passée, alors que le mercure est descendu aussi bas que -9 °C dans son secteur, il a finalement pris la décision d’irriguer sur environ 6 hectares. « On hésitait à le faire, vu que ce n’est pas une grosse superficie, mais finalement, on a décidé d’arroser. Nous autres, dans notre coin, c’est sûr qu’on est vraiment exposés à ça, les gels, surtout en mai, mais des fraises avancées comme ça, en avril, on n’a jamais vu ça », a fait valoir le producteur, qui pourrait, lui aussi, repartir les gicleurs, la nuit prochaine.
Des toiles par-dessus ses tunnels pour protéger ses asperges
À Saint-Thomas, dans Lanaudière, la stratégie du producteur Mario Rondeau de mettre des toiles géotextiles par-dessus ses tunnels pour mieux protéger ses asperges semble avoir porté fruit. « Nous sommes agréablement surpris que la grande majorité des asperges semblent avoir résisté au froid », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux, le 25 avril, après que le mercure chez lui ait chuté à -6 °C pendant la nuit.