Actualités 2 mai 2022

Météo : « Il ne faudra pas penser que le temps plus frais est fini »

Le météorologue André Monette ne prévoit pas un mois de mai caniculaire. « On va devoir être patient pour la chaleur. Ce n’est pas en mai qu’on va basculer vers l’été, et il ne faudra pas penser que le temps plus frais est fini », résume-t-il. Évidemment, le temps se réchauffera en mai comparativement à avril, mais très graduellement, prévoit-il.

« Pour la première moitié de mai, le temps sera généralement plus frais que la normale. Cela ne sera rien d’aussi fort que ce que nous avons vécu en deuxième portion d’avril, car le vortex polaire va perdre en intensité », anticipe M. Monette. La température devrait donc se situer légèrement sous les normales de saison. Ce patron météo devrait être observable à l’ensemble du Québec.

L’ouest de la province devrait se réchauffer en premier, suivi de l’est. « La bonne nouvelle, souligne-t-il, c’est qu’il n’y aura pas de blocage. » En d’autres mots, le temps froid ne restera pas emprisonné sur nous. « Nous passerons du temps frais à plus doux. Il y aura beaucoup de changements météo, et cela risque d’être actif en termes de précipitations, à cause de ces ­bascules de températures. Cela signifie des précipitations plus nombreuses, mais aussi une possibilité d’observer des orages plus fréquemment », dit-il.

Toutes les régions du Québec « auront la chance d’y goûter », fait-il remarquer, puisque les trajectoires de chaque système risquent d’être différentes. C’est un régime classique du printemps, observe-t-il.  « Les conditions ne seront peut-être pas stables et idéales pour les semis, mais ce ne sera pas la fin du monde; les températures seront somme toute agréables », nous rassure-t-il.

La deuxième portion du mois de mai ne se présente pas non plus comme une période chaude. « On n’a pas de signal d’un fort changement de régime [climatique]; on pense qu’il y aura plus de douceur, un peu moins de descentes d’air frais, et ça risque d’être un peu moins perturbé [c’est-à-dire moins de précipitations] », analyse le chef du service de météorologie chez MétéoMédia.

Si cette croissance vers le temps plus chaud se concrétise, le mois de mai pourrait, finalement, se terminer dans les moyennes de saison. Cela implique que les ­secteurs de l’est du Québec se réchaufferont moins rapidement, en raison de la masse d’air froid provenant du fleuve, que les secteurs comme le sud du Québec et l’Abitibi, précise-t-il.

Avril, un mois gris

En guise de retour sur le mois d’avril, M. Monette constate que la deuxième portion est venue gâcher la sauce. « Il y a eu un changement de régime météo le 15 avril, avec les vents de pratiquement de 100 km/h par endroit venant du blizzard du Montana et de ­l’Alberta. Cela a amené le vortex polaire jusqu’à nous. Nous avons eu par la suite beaucoup de journées grises et du temps froid sous les normales », relate-t-il. Aucun record, ni de froid ni de précipitations de neige ni de temps gris, n’a cependant été enregistré. Le mois s’est terminé avec des températures près des normales de saison pour l’ensemble du Québec. Certaines régions de l’est, comme la Gaspésie, affichent une moyenne de température légèrement au-dessus de leur normale.