Actualités 24 septembre 2014

Meilleure année depuis 15 ans dans le grain

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

Si la tendance du marché se maintient, les producteurs de grandes cultures du Québec pourraient connaître leur meilleure année du point de vue financier depuis une quinzaine d’années.

Il y avait eu une courte période de marché favorable pour les producteurs en 2008, mais il faut en effet remonter au milieu des années 90 pour retrouver une longue période d’embellie comme celle qui se dessine pour l’année de commercialisation 2010-2011. « Pour le soya, le canola et le maïs, les revenus du marché étaient au rendez-vous et dépassent même les revenus stabilisés et les coûts de production pour certains », explique Christian Overbeek, président de la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec (FPCCQ), dans un bilan de fin d’année 2010. Le prix du maïs s’envolait d’ailleurs en fin d’année et approchait pas moins de 6,30 $ US du boisseau, tandis que certains contrats de soya s’échangeaient à 14 $ US. En 2009, seule la production de soya n’avait pas eu besoin de soutien au revenu.

Petites céréales à risque

« Selon les régions, il y a deux types de saison », nuance toutefois immédiatement Christian Overbeek. Les problèmes de qualité à la récolte ont en effet sérieusement handicapé le revenu des producteurs de blé et d’orge. Une bonne partie du blé n’a pas réussi à se classer pour la consommation humaine. Rien ne permet pour l’instant d’espérer vraiment mieux en 2011, alors que des « rumeurs » font même état d’une possible modification du seuil maximal de vomitoxine dans le blé. Ce dernier pourrait passer de 2 à 1 ppm. Le marché de l’avoine n’était pas au mieux non plus en 2010. Tout ceci rend donc la situation plus difficile pour les régions de l’Abitibi-Témiscamingue, de Québec, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et l’est du Québec, qui ne peuvent profiter autant du maïs et du soya.

« Ça entraîne des effets pervers », indique par ailleurs M. Overbeek, qui estime que les producteurs seront tentés de faire moins de rotations de cultures afin d’éviter les risques liés aux céréales à paille.

L’autre principale difficulté de 2010 a été la pluie trop abondante au moment des semis et de la récolte. « Il va falloir se montrer aussi patients que nos parents », estime le président de la FPCCQ, qui pense que les problèmes de compaction du sol liés aux passages de machinerie plus lourde en sols humides se font de plus en plus sentir.

L’entente de financement de cinq ans et l’ajout de deux nouveaux chercheurs au Centre de recherche sur les grains en 2010 pourraient un jour permettre de trouver des solutions à ces deux grands problèmes. M. Overbeek souhaiterait d’ailleurs une plus grande implication du gouvernement fédéral dans la recherche sur les grains.